Analyse et Stratégie : Pour Oxford Economics, les pays périphériques sont les plus vulnérables à la crise sanitaire actuelle

Si l’Asie semble se diriger vers une sortie de la crise du Covid-19, celle-ci gagne jour après jour en ampleur sur le Vieux Continent. Selon les derniers chiffres officiels, plus de 2.300 morts ont été déplorés en Europe, dont la grande majorité en Italie. Les experts d’Oxford Economics préviennent d’ores et déjà que la prochaine mise à jour de leurs prévisions, qui sera publiée dans quatre jours, se traduira par une « une forte réduction de la croissance du PIB au premier semestre. »

« Les conséquences économiques de premier ordre seront déterminées par l’ampleur des mesures d’endiguement prises par chaque pays. Mais au-delà, nous pensons que les effets de second ordre seront déterminés par la vulnérabilité économique structurelle de chaque pays face à l’épidémie », écrivent-ils. Et d’ajouter que les pays dits périphériques, ceux-là même qui avaient été les plus frappés par la crise de la dette au début de la décennie 2010, à savoir l’Espagne, la Grèce, le Portugal ou l’Italie, sont les plus « vulnérables », tandis que l’Allemagne et la France « les mieux placées pour résister au choc économique ».

Position plus cyclique

Ces pays périphériques disposent, selon Oxford Economics, de la « plus petite marge de manœuvre politique pour réagir et sont dans une position cyclique plus faible. » Cela souligne la nécessité d’une coordination des politiques européennes afin de garantir que les parties les plus faibles de l’union monétaire ne soient pas davantage affaiblies par les pertes de production permanentes liées au virus. Les quatre facteurs ont été analysés : le choc sur l’offre de travail, le choc sur les chaînes d’approvisionnement, la capacité des systèmes de santé publique et la composition sectorielle.

« Les économies de la périphérie de la zone euro ont en moyenne relativement plus de petites entreprises, plus de personnes travaillant à leur compte, et plus de personnes âgées de plus de 65 ans, détaillent les analystes, ajoutant que si un quart des dépenses totales de consommation perdues au cours du premier semestre ne sera pas entièrement récupérées par la suite, cette part est plus importante pour les pays périphériques en raison du poids du secteur touristique (hôtels, restaurants). Par ailleurs, ces pays ont moins de marge de manœuvre fiscale.


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