Analyses et opinions : Entreprises, n'oubliez pas vos actionnaires individuels

La défense et le développement de l’actionnariat individuel sont, depuis la création d’Investir, en 1974, des priorités pour notre hebdomadaire. Nous l’avons prouvé à plusieurs reprises en lançant des pétitions (il y a encore quelques mois, contre la taxation rétroactive des PEA), en créant, en 2013, l’OPPAI, Observatoire pour la promotion des actionnaires individuels (nous aurons l’occasion d’en reparler très prochainement), ou encore en prenant l’initiative, présentée dans notre dernier numéro, de recueillir vos procurations afin que les votes des actionnaires individuels pèsent plus lourd lors des assemblées générales.

Si nous faisons tout cela, c’est parce que nous sommes convaincus que l’actionnariat individuel est indispensable.

Indispensable comme placement. Les performances sur le long terme de nos sélections Investir 10 montrent qu’une stratégie judicieuse de stock picking permet de dégager une forte rentabilité.

Indispensable pour le financement de l’économie. Les entreprises ont besoin d’un actionnariat individuel fort et fidèle. C’est le moyen de contrebalancer l’influence d’institutionnels, dont certains ont des visées très court-termistes qui peuvent nuire à une stratégie de long terme.

Si certaines sociétés l’ont très bien compris, notre position d’observateur en tant que journal financier et, donc, d’intermédiaire privilégié entre les entreprises cotées et les actionnaires nous prouve que la situation a tendance à se dégrader.

Beaucoup de sociétés, surtout les plus grosses, qui entrent en Bourse aujourd’hui étaient souvent majoritairement détenues par des fonds de pension. Elles n’ont donc pas la culture de l’actionnariat individuel et ne cherchent pas à l’acquérir. Elles n’organisent pas de réunions pour la presse et oublient parfois de convier les journalistes à celles qui sont destinées aux analystes. Une responsable financière nous a ainsi clairement indiqué que les actionnaires individuels ne l’intéressaient pas.

Mais le mal touche aussi des groupes avec une longue histoire boursière qui se contentent maintenant de conférences téléphoniques vite expédiées ou qui ne détaillent plus les comptes devant la presse.

Il est encore temps de réagir : les actionnaires individuels méritent la même attention que les institutionnels. La détention des sociétés françaises est une chose trop sérieuse pour la confier uniquement à des fonds de pension étrangers.

Investir – Analyses et opinions – Les Echos Bourse