Analyses et opinions : Pour Cholet Dupont, le repli du marché n’est pas suffisant pour éviter toute déception

En mai, les places financières ont effacé environ un tiers de leurs gains annuels en raison de nombreuses déceptions détaillées par Vincent Guenzi, stratégiste de Cholet Dupont : « Des sabotages ont touché des intérêts saoudiens ; la victoire de la Ligue en Italie a renforcé Matteo Salvini qui s’est empressé de remettre en cause son engagement à ne pas laisser enfler le déficit public ; Boris Johnson, le plus fervent Brexiter, est favori pour succéder à Theresa May, ce qui augmenterait les craintes de sortie sans accord. Mais c’est bien entendu l’escalade protectionniste qui a inquiété les marchés au premier chef. Les négociations sino-américaines ont cessé, chaque partie rendant l’autre responsable de l’échec. »

Cette escalade risque d’avoir des effets inflationnistes ou récessifs et de provoquer une révision en baisse des prévisions de croissance américaine, chinoise et mondiale. Or, le mois de mai a confirmé la fragilité du rebond d’activité initié dans de nombreux pays émergents et outre-Atlantique.

La baisse des places financières a toutefois été limitée grâce à des espoirs d’armistice, à des anticipations de baisse des taux aux Etats-Unis et à des valorisations des actions revenues à des niveaux plus attractifs.

Prudence à court terme

En résumé, « la première étape de baisse que l’on pouvait attendre a été faite. Cependant, tous les doutes n’ont pas disparu. Mais nous pensons toujours qu’il est prématuré d’anticiper une récession aux Etats-Unis même si le contexte reste fragile tant que la menace protectionniste persiste. C’est pourquoi nous n’avons pas encore renforcé globalement nos positions. Nous trouvons le ratio risque/rentabilité encore un peu insuffisant. »

C’est pourquoi cet expert a même encore un peu réduit, de 46,6 % à 45 %, son exposition aux actions dans son portefeuille modèle, même s’il reste globalement neutre. Il sous-pondère les japonaises au profit des américaines et des actions émergentes est-européennes. A moyen terme, il conseille toujours une surpondération des actions avec un accent mis sur les titres américains et européens. Dans le domaine obligataire, la neutralité s’impose à court terme sur toutes les classes d’actifs, et la sous-pondération partout à moyen terme, à l’exception de la dette émergente, surpondérée, et du haut rendement européen, sur lequel la neutralité s’impose.

L’avis d’Investir

Pour notre part, nous avons profité du récent trou d’air pour redevenir neutre sur les actions lorsque le Cac 40 est revenu à 5.200 points, après être passé à sous-pondérer lorsque l’indice était remonté à 5.500 points.


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