Areva : près de 500 suppressions d’emploi sur les sites de la Drôme

Décidément l’année 2016 s’annonce mal pour Areva. Alors que le géant français du nucléaire doit faire face à de lourdes pertes, plombé notamment par l’affaire UraMin et les retards successifs de l’EPR, l’entreprise va supprimer jusqu’à 450 emplois sur ses différents sites de la Drôme. Une information donnée par le porte-parole du groupe, interrogé sur les informations communiquées aux salariés lors d’un comité d’entreprise tenu sur le site du Tricastin. Entre 400 à 450 postes seront supprimés, les mesures concernant les entités Areva NC, SET et Eurodif.

En octobre 2015, Areva avait annoncé la suppression de 2.700 emplois en France, avant d’afficher une perte de 2 milliards d’euros pour l’année 2015, le déficit 2014 s’élevant quant à lui à 4,8 milliards. Pour tenter de redresser la barre, le groupe a soumis à consultation plusieurs plans dans les différentes entités du groupe. Près de 3.350 personnes du groupe sont employées dans la Drôme.

Selon un syndicaliste CGT, Areva NC (fabrication de combustible nucléaire) pourrait voir 331 suppressions de postes, la Société d’enrichissement du Tricastin (SET) perdrait quant à elle une centaine de postes, une cinquantaine de salariés serait toutefois transférée à Areva NC. Enfin, tous les postes Areva NP (ingénierie des réacteurs) du site de Pierrelatte seraient transférés sur celui de Romans-sur-Isère, information confirmée par le site romanais.

Le porte-parole d’Areva a toutefois tenu à préciser que ce nouveau plan doit encore être approuvé par la Direction régionale des entreprises, de la concurrence, de la consommation, du travail et de l’emploi (Dirrecte). Le cas échéant, les premiers salariés impactés pourront quitter l’entreprise dès le 1er avril.

Si de source syndicale, on indique que plusieurs mesures ont été mises en place lors de ces derniers mois pour permettre des départs en pré-retraite, retraite ou pour création d’entreprise, le porte-parole d’Areva a ajouté pour sa part que près de 130 personnes allaient bénéficier de mesures d’accompagnement, d’autres ayant choisi de partir à la retraite ou de quitter l’entreprise.

La situation constitue également une mauvaise nouvelle pour les sous-traitants. En décembre 2012, l’Insee estimait que l’activité des sites du Tricastin (Drôme, Vaucluse) et de Marcoule (Gard) générait au total près de 19 000 emplois et faisait vivre environ 50 000 personnes.

Enfin, alors que plusieurs syndicats d’Areva avaient exprimé leurs craintes pour la sûreté des installations et les salariés qui vont devoir  »assumer la même charge de travail », après l’annonce de la suppression de 2700 postes dans le groupe d’ici à 2017, un porte-parole d’Areva avait alors assuré que  »la sûreté et la sécurité sont (ses) priorités et font partie de l’ADN du groupe », précisant que « les investissements en matière de sûreté et de sécurité sont sanctuarisés ».

Sources : AFP, Syndicat CGT Areva, Areva

Elisabeth Studer – 03 mars 2016 – www.leblogfinance.com


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