Au cœur de l’été, le CAC 40 tout proche de décrocher la timbale

En piste pour enregistrer une quatrième hausse hebdomadaire d’affilée, la Bourse de Paris franchit vendredi les 6.900 points pour la première fois depuis le mois de septembre 2000, se rapprochant ainsi plus que jamais d’un jalon historique, quoi que fondamentalement anecdotique.

La clôture dans le rouge des indices asiatiques ce matin n’a nullement refroidi les indices européens, à commencer par le CAC 40 tricolore qui poursuit inexorablement son ascension. En petite hausse à l’ouverture, l’indice phare parisien n’a cessé d’accroître ses gains au fil de la matinée pour s’afficher à la mi-séance à plus de 6900 points, un niveau inédit depuis le 5 septembre 2000. Vers 12h00, le compteur atteint +0,43% à 6.911,90 points…

À un cheveu donc des sommets historiques (qu’on répète peut-être pour la dernière fois avant qu’ils ne soient effacés des tablettes : 6944,77 points en séance et 6922,33 points en clôture, inscrits le 4 septembre 2000).

Il faut évidemment ajouter que ce retour à un sommet vieux de près de 21 ans est plus anecdotique qu’autre chose : le CAC 40 n’a rien d’un juge de paix boursier, c’est une construction intellectuelle échafaudée pour remplir certaines fonctions essentiellement utiles à des opérateurs professionnels, mais aucunement le reflet du rendement réel d’un investissement dans les actions françaises (et certainement pas une représentation de l’économie française).

Le CAC 40 de 2000, qui comprenait des sociétés telles qu’Aventis, AGF ou Equant (nous parlons là d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître…) n’est pas comparable à celui d’aujourd’hui. Une version total return de l’indice, le CAC 40 GR, constitue un bien meilleur étalon de performance boursière, comme le rappelle l’Autorité des marchés financiers en priant fermement les sociétés de gestion de comparer l’évolution de leurs fonds par rapport à ce dernier, plutôt qu’au CAC 40 de base plutôt facile à battre. Le CAC 40 GR, lui, avait rejoint dès 2007 le pic atteint en 2000 lors de la bulle internet, puis avait effacé les stigmates de la crise financière dès 2015, et bat désormais de nouveaux records chaque jour.

Ceci posé, le dynamisme du bon vieux CAC 40 ces dernières semaines demeure impressionnant. Depuis le 19 juillet, où il a subi sa plus forte chute de l’année (-2,54%) face à la propagation du variant Delta, l’indice de référence a bouclé 15 des 18 séances de Bourse dans le vert, accumulant plus de 10% de gains en moins d’un mois. Et avec plus de 24% engrangés depuis le début de l’année, l’indice tricolore est l’un des plus performants dans le monde (+19% pour le S&P 500 américain, +17% pour le Dax allemand, +2% seulement pour le Nikkei japonais et -5% à Shanghai, notamment).

Les volumes d’échanges, congés d’été obligent, demeurent cependant étroits et les valeurs françaises connaissent surtout des mouvements techniques, à l’image d’un Bouygues (+2,9%) qui prend la tête de l’échantillon vedette actuellement sans actualité particulière, suivi de Stellantis (+1,3%), Essilor (+1,1%) et Pernod Ricard (+1%), le tout sans grande cohérence en termes de secteur ou de style.

Retenu par Walmart pour devenir sa principale agence publicitaire aux États-Unis (évinçant ainsi WPP qui détenait le compte depuis cinq ans), Publicis n’est récompensé que d’un gain de 0,4%.

Hors de l’indice principal, Pixium Vision s’envole de 13% alors qu’un centre ophtalmologique de premier plan au Royaume-Uni, le Moorfields Eye Hospital à Londres, va prendre part à l’étude pivot européenne PRIMAvera en offrant à des patients la possibilité de bénéficier du système Prima de restauration bionique de la vision.

Ipsen se fait remarquer à la baisse, perdant 11% après un nouveau contretemps pour son traitement expérimental de maladies orphelines des os, le labo préférant procéder à de nouvelles analyses avant de déposer une demande d’homologation. La possibilité de suspendre un dossier en cours n’existant pas, Ipsen doit retirer celui qu’il avait présenté à la FDA américaine, ce qui renvoie l’éventualité d’une approbation à 2022 ou 2023.

Sur le marché des changes, l’euro grappille 0,18% à 1,1750 dollar tandis que les cours pétroliers reculent modérément, à 71,11 dollars (-0,28%) s’agissant de la référence européenne, le Brent.