Automobile : les sommes investies sur les sites de production en nette chute en 2016

Les investissements des constructeurs automobiles en vue d’adapter leurs sites de production ont ralenti en 2016. C’est en effet ce qu’il ressort d’une récente étude du cabinet d’audit et de conseil EY. Après des années de hausse constante, les groupes automobiles ont réduit la voilure, jouant la prudence face aux nouvelles technologies qui apparaissent dans le secteur.

L’année dernière, les 16 principaux groupes automobiles, dont PSA, Renault, General Motors, Fiat Chrysler, Volkswagen et Toyota, ont ainsi déclaré globalement avoir investi 16,3 milliards d’euros en vue de construire ou de moderniser des usines. Une somme trois fois moins importante que celle consacrée à ce domaine en 2015, qui fut certes une année record de ce point de vue. A noter également que 140 milliards d’euros d’investissements ont été annoncés dans ce secteur entre 2012 et fin 2015.

Le nombre de projets d’investissements a lui aussi fortement chuté, passant de 179 en 2015 à 98 en 2016. La pédale douce a été mise particulièrement sur les investissements en Europe de l’Ouest et en Chine, premier marché automobile au niveau mondial.

Quoi qu’en dise Donald Trump, les Etats-Unis s’en sortent plutôt bien, le pays demeurant le grand favori des investissements automobiles, avec 6,3 milliards d’euros dédiés à des centres de production, de design ou de développement. Viennent ensuite la Hongrie (1,6 milliard d’euros), l’Allemagne (1,3 milliard d’euros), la Chine (1 milliard d’euros) et l’Argentine (1 milliard d’euros).

Si les importants montants investis les années précédentes peuvent expliquer en partie ce recul, les transformations en cours dans le secteur ont également modifié les priorités des constructeurs. Selon le cabinet, la pression en matière d’innovation est telle que le développement de nouvelles technologies permettant de faire la différence entre les différents compétiteurs devient primordial, laissant de côté pour un temps l’adaptation des moyens de production.

L’essor des voitures électriques, l’arrivée des véhicules autonomes et le développement des services connectées obligent les entreprises à consacrer des milliards d’euros pour faire face au véritable défi que cela représente, l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché –  tels des mastodontes du secteur numérique comme Google, Apple et Uber – accélérant la course à l’innovation tout en rebattant les cartes.

Enfin le vote du Brexit et l’élection de Donald Trump auront créé un climat politique et économique incitant les constructeurs à une certaine prudence et à de la flexibilité.

« Ce qui est nouveau, c’est la pluralité et la soudaineté de changements non anticipés » précise enfin le cabinet.

Sources : AFP, EY

Elisabeth Studer – 29 mars 2017 – www.leblogfinance.com

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