Baisse du cours de l’uranium, attaque financière pour plomber l’implantation d’Areva au Niger ?

Merci au Général de Division Dominique Rakotozafy, Ministre de la Défense Nationale de  Madagascar, participant comme moi au Forum Paix et Sécurité qui s’est tenu à Dakar le 15-16 décembre dernier de m’avoir alertée. Discutant avec lui lors d’une pause café, ce dernier m’a en effet  indiqué qu’Areva prenait quelque peu ses distances avec le Niger, du fait de la chute du cours de l’uranium.

Ce que n’auront pas « permis » les attaques répétées contre l’Etat français et ses ressortissants pourrait donc voir le jour via une action sur les cours mondiaux. Voire même une manipulation des cours ? Il n’est pas interdit d’y penser alors que le Yellow Cake (uranium) demeure un des enjeux majeurs après pétrole, gaz et autres matières premières de tous le conflits qui frappent l’Afrique, en une sorte de malédiction que certains pays et multi-nationales pourraient être tentés d’organiser.

Précisions et non des moindres du ministre  malgache à ma réponse sur de possibles « agitations » autour du Golfe de Mozambique, lieu où du pétrole a récemment été découvert : depuis peu des mouvements d’intégristes radicaux sévissent aux Comores,  pays faisant face à Madagascar. De quoi conforter mes propos sur un lien plus que possible entre radicalisme religieux et ressources pétrolières, et ce alors même que la carte d’implantation d’Aqmi au Sahel se superpose à la perfection à celle des champs d’hydrocarbures du bassin de Taoudeni.

Mais désormais, l’ »ennemi  » semble vouloir attaquer sur un autre front, en une méthode certainement moins onéreuse et dangereuse que le financement de sorte de milices armées du 21ème siècle. Alors que  l’Islamisme radical semblait être une méthode toute trouvée pour motiver les foules à moindre coût,   l’orientation des cours des matières premières à la baisse pourrait être la nouvelle arme du 21 ème siècle. Si la dégringolade du cours du pétrole plombe littéralement des économies dépendantes de la manne pétrolière, telles notamment la Russie et le Vénézuela, la chute du cours de l’uranium pourrait diminuer la rentabilité  de vastes projets comme ceux d’Areva au Niger.

Et comme le dit lui-même Dominique Rakotozafy, la nature ayant horreur du vide, cette situation est propice à l’implantation d’autres multi-nationales, concurrentes d’Areva. Ce à quoi, je lui ai répondu que certains pourraient être enclins à créer eux-même le vide ….

Quant à savoir quels facteurs contribuent à l’heure actuelle à la baisse du cours de l’uranium, de fortes présomptions pèsent sur une origine outre Atlantique …

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com – 25 décembre 2014

Crédit PHOTO : www.leblogfinance.com – Elisabeth Studer

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