BCE : les achats d’actifs atteignent un niveau record

N’en déplaise à Wolfgang Schäuble, le ministre des Finances allemand, qui critiquait encore récemment ces pratiques, la Banque centrale européenne a a acheté pour 24,7 milliards d’euros de dettes la semaine passée, ce qui constitue un montant record. Elle a ainsi profité d’une offre abondante de titres bancaires pour poursuivre son programme de soutien à l’économie.

Le montant enregistré la semaine dernière atteint ainsi le plus haut niveau depuis que la BCE a lancé en 2014 son programme dit d’assouplissement quantitatif (QE, quantitative easing). Ce dernier est destiné à réduire les coûts de financement en vue de relancer ainsi l’inflation et la croissance dans la zone euro.

Afin de soutenir l’économie européenne, la BCE a pris un ensemble de mesures consistant à augmenter la masse monétaire et à maintenir des taux d’intérêt faibles. En relançant le crédit et en offrant un financement à moindre coût aux entreprises et aux individus, la Banque centrale européenne espère ainsi relancer la consommation.

Alors que l’activité de la BCE dans ce domaine s’était quelque peu ralentie en décembre, cette boulimie d’achats a été notamment rendu possible par une offre abondante – chose courante en début d’année – de titres sécurisés, émis par les banques et adossés à des créances hypothécaires ou des créances des collectivités locales.

Certains analystes estiment tout simplement qu’il y a enfin assez d’obligations sur le marché pour que la BCE puisse faire ses emplettes comme elle le souhaite.

Selon les données d’IFR, un service d’information de Reuters sur le marché obligataire, près de 13 milliards d’euros d’obligations d’entreprise ont en effet été émis la semaine dernière contre à peine 500 millions lors de la dernière semaine de 2016.

Lancé en octobre 2014, le programme d’achat de dette sécurisée représentait la première étape du programme de QE de la BCE. Se montrant vite insuffisant, il a été complété par des achats d’obligations souveraines – lesquelles constituent désormais la part la plus importante des 80 milliards d’euros de rachats mensuels de la BCE – et plus récemment par des obligations d’entreprise.

Si les achats d’obligations sécurisées ont eu tendance à diminuer ces derniers mois, c’est avant tout parce que la BCE détient déjà une part non négligeable de ce segment du marché et que les banques étaient lestées en cash.

A noter enfin que lors du dernier Conseil des gouverneurs du 8 décembre dernier, la BCE a prolongé ses achats d’obligations sur les marchés jusqu’à fin 2017, ramenant toutefois le montant mensuel consacré à ses achats de 80 milliards à 60 milliards d’euros.