Bientôt un nouveau chef à la tête du parquet financier

La succession d’Eliane Houlette à la tête du parquet national financier (PNF) est ouverte. Atteinte par la limite d’âge, la magistrate, qui a été la première à occuper ce poste ultrasensible, créé après l’affaire Cahuzac fin 2013, devrait quitter ses fonctions le 30 juin prochain. Elle partira sur une bonne note, après avoir obtenu la condamnation de la banque suisse UBS à une amende record de 4,5 milliards d’euros. Selon nos informations, la Direction des services judiciaires (DSJ) de la place Vendôme a donc lancé un appel à candidatures le 26 mars et les postulants avaient jusqu’à mi-avril pour se manifester.

Parmi les candidats confirmés figure l’actuel procureur de Pointe-à-Pitre, Xavier Bonhomme. Ancien juge d’instruction à Avignon, il a surtout piloté le pôle financier de Marseille de 2004 à 2009, s’occupant notamment de l’un des dossiers de transferts frauduleux de l’OM. Avant sa prise de fonction en Guadeloupe, il a aussi été en poste au parquet d’Ajaccio de 2012 à 2015, durant la vague d’assassinats ayant emporté le célèbre avocat Antoine Sollacaro et le président de la chambre de commerce et d’industrie.

Une équipe de 18 magistrats à piloter

D’autres noms ont également circulé ces derniers mois: Bruno Dalles, ancien procureur de Melun, aujourd’hui à la tête de Tracfin, la cellule de renseignement de Bercy, qui a également été cité par la Lettre A pour devenir chef du nouveau parquet antiterroriste; Nathalie Becache, qui a dirigé le parquet de Créteil avant de prendre la direction du service national des douanes judiciaires; ou encore Jacques Carrère, en poste à la Cour d’appel de Paris, qui fait partie d’un groupe de travail sur la criminalité organisée et financière, mis sur pied par la garde des Sceaux.

Les candidats retenus devraient être auditionnés par la DSJ ou le cabinet de la ministre Nicole Belloubet avant que le nom de l’heureux élu ne soit soumis au Conseil supérieur de la magistrature. Le futur procureur aura sous ses ordres une équipe de dix-huit magistrats et cinq assistants spécialisés, qui suivent plus de 500 procédures dont les principales affaires politico-financières du moment (soupçons de financement libyen de la campagne de Nicolas Sarkozy, d’emplois fictifs du couple Fillon, etc…)

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