Boeing : le ravitailleur KC-46 ne sera pas livré à temps à l’US Air Force

L’US Air Force, l’armée de l’air américaine, a annoncé vendredi que Boeing ne respectera pas les délais de livraison des premiers avions ravitailleurs KC-46 Pegasus qui lui sont destinés.

Un retard qui pourrait augmenter le coût de ce programme, qui a d’ores et déjà dépassé délais et coûts initiaux.

Rappelons que dans le cadre d’un contrat de 49 milliards de dollars (44 milliards d’euros), Boeing doit fournir 179 appareils de ce type. Si les 18 premiers avions devaient être livrés d’ici août 2017, leur livraison devrait être désormais progressive jusqu’en janvier 2018. Selon l’US Air force, les appareils ne devraient être pleinement opérationnels avant octobre 2018.

Si Boeing n’a pas à l’heure actuelle dévoilé de nouvelles charges, il a toutefois précisé que d’éventuels coûts supplémentaires seraient inclus dans les comptes du deuxième trimestre.

Précisons que l’avionneur américain a déjà inscrit une charge de 1,3 milliard de dollars sur ce programme. Il y a un mois, il affirmait encore qu’il respecterait la date butoir d’août 2017.

Néanmoins, en avril dernier, l’US Government Accountability Office (GAO), l’équivalent américain de la Cour des Comptes) a annoncé qu’une seule des trois technologies identifiées comme clef pour ce programme était arrivée à maturité, le logiciel de gestion de la situation tactique. Les deux autres technologies clefs, dont un système de visualisation en 3D des opérations de ravitaillement étaient à cette date encore en cours de maturation, devant faire l’objet de plus d’essais en laboratoire et en vol.

Le GAO avait alors rappelé également que Boeing avait du retarder la livraison des quatre appareils de développement, en raison de changements tardifs dans la conception des systèmes et des retards de sous traitants dans la fourniture de certains composants.

Des problèmes ont également été rencontrés lors des essais en vol. Le système de ravitaillement du second appareil de développement à par exemple été rendu inutilisable suite à un défaut entraînant une contamination du carburant.

Pour remédier aux retards accumulés, Boeing a décidé de mettre en place un programme de 60 heures d’essais en vol en 30 jours. Un calendrier que le GAO estimait d’ores et déjà irréaliste au vu de l’historique du programme. Il avait alors alerté que la décision de lancement d’une production en pré série pourrait être repoussée. Le GAO annonçait également qu’il doutait de la capacité de Boeing à livrer à l’US Air Force les premiers appareils de pré série en août 2017.

Sources : Reuters, GAO