Brexit : un « choc négatif majeur » pour le Royaume-Uni alerte l’OCDE

Les alertes concernant les conséquences négatives qu’aurait une sortie de l’Union européenne du Royaume-Uni (Brexit) s’accumulent de jour en jour. C’est désormais au tour de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) d’alarmer à ce sujet.

L’institution a ainsi prévenu cette semaine qu’un vote favorable lors du référendum du 23 juin prochain pourrait rendre plus complexe le financement de l’important déficit des comptes courants britanniques, la situation pouvant par ricochet entraîner une dépréciation de la livre sterling.

L’OCDE estime même qu’un éventuel Brexit constituerait un « choc négatif majeur » pour l’économie britannique, qui selon, en cas de sortie de l’UE, devrait se contracter de 3% à l’horizon 2020 et de 5% à l’horizon 2030 par rapport à ses niveaux actuels.

L’Organisation estime par ailleurs qu’en cas de sortie, il en coûterait l’équivalent d’un mois de salaire pour les Britanniques d’ici 2020.

Selon elle, l’incertitude sur les perspectives économiques du pays augmenterait le risque que Londres éprouve des difficultés accrues pour financer le « déficit record des comptes courants à 7% du PIB ». Elle s’inquiète tout particulièrement sur le potentiel « danger » que pourraient alors engendrer d’ »importantes sorties de capitaux, ou une rupture dans les entrées », phénomènes que pourrait générer le Brexit .

Une sortie de l’UE pourrait ainsi rendre réticents les investisseurs étrangers et intensifier le déficit commercial du pays. Or, le déficit de la balance courante du royaume requiert des investissements étrangers pour pouvoir être financé. La baisse de ces investissements devrait mathématiquement faire chuter la livre sterling et rendre la situation économique britannique particulièrement difficile.

Selon l’OCDE, le choc financier serait également amplifié par l’appréciation des autres monnaies par rapport à la livre sterling. Des propos qui interviennent alors qu’en début d’année, la livre s’est nettement affaiblie  à la suite des inquiétudes liées au référendum. La monnaie britannique a toutefois atteint mercredi un plus haut de 12 semaines contre le dollar, à la faveur de la montée en puissance de la campagne menée en faveur du maintien du Royaume-Uni au sein de l’UE. Néanmoins la prudence reste de mise alors que les sondages d’opinion continuent d’indiquer que l’issue du scrutin pourrait être serrée. Selon certains experts,  si les Britanniques décidaient de quitter l’Union européenne, la livre sterling pourrait faire l’objet de ventes massives sur les marchés, lesquelles pourraient entraîner une chute de sa valeur allant jusqu’à 20 % .

L’Organisation estime également que les conséquences d’un éventuel Brexit ne se limiteraient pas au Royaume-Uni. Selon elle, sa sortie de l’UE aurait « des conséquences économiques dans le reste de l’OCDE, en particulier dans les autres pays européens ».
L’OCDE chiffre ainsi à environ 1 point de PIB le coût d’un « Brexit« pour les autres membres de l’UE d’ici 2020.
Néanmoins, l’institution estime qu’une partie des conséquences négatives pour l’économie britannique pourrait être compensée si Londres parvenait à négocier un accord commercial comparable à celui conclu entre l’UE et la Canada, lequel a été présenté comme un modèle potentiel par les partisans d’une sortie de l’UE.

Sources : Reuters, OCDE

Elisabeth Studer – 28 avril 2016 – www.leblogfinance.com

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