Centrale nucléaire de Golfech : un réacteur se met à l’arrêt, la cause reste à définir

Frissons et inquiétude au Nord de Toulouse : un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Golfech (Tarn-et-Garonne) s’est mis en arrêt automatique lundi en raison d’une panne dont l’origine n’a pas encore été déterminée. Selon un communiqué d’EDF, il était 14 heures 09 lorsque l’unité de production n° 2 « s’est arrêtée automatiquement conformément aux dispositifs de sûreté et de protection du réacteur ». Elle a donc été déconnectée du réseau électrique national lundi en début d’après-midi.

« Les équipes de la centrale réalisent actuellement un diagnostic pour préciser les circonstances de cet arrêt et pour remettre l’unité de production en service en toute sûreté », indique par ailleurs EDF. Nos équipes sont en train de chercher les causes de cet arrêt automatique qui n’a aucune incidence sur la sûreté du réacteur, a par ailleurs déclaré à l’AFP l’ingénieur d’astreinte communication de la centrale. Ce dernier a également ajouté que le réacteur 1 fonctionnait normalement et contribuait à l’alimentation du réseau électrique.

EDF précise par ailleurs que « les pouvoirs publics, l’Autorité de sûreté nucléaire, la Commission Locale d’Information et les mairies de proximité ont été informés de cet événement ».

Une fois le diagnostic établi et l’installation vérifiée, le redémarrage du réacteur devrait prendre plusieurs heures. La centrale de Golfech compte deux réacteurs  à eau pressurisée d’une puissance de 1.300 megawatts chacun.

Affaire à suivre … en notant toutefois que le PDG de La Dépêche du Midi, Jean-Michel Baylet, a officialisé en juin 2015 le rachat des Journaux du Midi (L’Indépendant, Midi Libre, Centre Presse), s’assurant ainsi un large pouvoir dans la région, voire un pouvoir de quasi monopole dans certains départements. Député, puis sénateur de Tarn-et-Garonne, département dont il a présidé le conseil général durant 30 ans, Jean-Michel Bayet reste président de la communauté de communes des Deux Rives … née de la volonté des élus de gérer ensemble les conséquences du chantier de Golfech.

A noter enfin,  que dans le cas particulier où un accident nucléaire se produirait,  le  plan particulier d’intervention (PPI) de Golfech prévoit une évacuation dans un périmètre de 10 kilomètres, alors que l’évacuation sur un périmètre de 20 km s’est révélée être insuffisante lors de l’accident de Fukushima.

Dans l’hypothèse d’un accident nucléaire où la centrale libérerait un nuage radioactif dans l’atmosphère, les zones impactées dépendraient du vent et de la pluie. Le vent le plus fréquent est le vent Bordeaux-Toulouse (43 % des cas et 59 % des cas de situation pluvieuse). Dans cette configuration, les villes de Montauban, Castelsarrasin, Toulouse, Narbonne et Perpignan seraient atteintes. Le temps nécessaire au nuage pour atteindre Toulouse est estimé dans 70 % des cas à plus de trois heures. Toutefois, la Ville Rose ne pourrait pas être évacuée facilement, d’une part en raison des embouteillages et d’autre part en raison de la panique vraisemblablement générée.

Sources : AFP, EDF

Elisabeth Studer – 26 septembre 2016 – www.leblogfinance.com

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