Cette marque veut remettre des haricots français dans le cassoulet

Avec le dépôt de bilan de la Financière Turenne Lafayette (William Saurin, La Belle Chaurienne, Madrange, Paul Prédault…) prononcé en juin, certains ont cru à la fin des haricots… C’était sans compter sur la puissance des marques de cassoulet Willam Saurin, reprise par Cofigeo, et La Belle Chaurienne par le groupe coopératif Arterris (756 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2016).

Réalisant 25 millions d’euros de chiffre d’affaires, La Belle Chaurienne (confits de canard, cassoulet, blanquette de canard) est une belle prise pour la coopérative qui lui promet non seulement une présence plus affirmée en supermarché au côté de ses marques le Pré aux canards et Secret d’éleveurs, mais elle devrait permettre à cet important groupe coopératif de structurer une filière française autour du… haricot. « 80% des haricots qui composent les cassoulets en France sont importés majoritairement d’Argentine car la France affiche un déficit de production », explique Jacques Logie, le directeur général d’Arterris. Pour le coopérateur de l’Aude, terroir berceau du cassoulet, la situation ne saurait perdurer. Il prévoit d’ici 2020 d’obtenir 80% de production française. Aussi a-t-il donné pour objectif à ses agronomes maison d’accompagner les agriculteurs pour améliorer leur production en qualité et quantité. « Il n’y paraît pas mais il existe plusieurs dizaine de variétés de haricots. En cuisine, ils doivent allier fermeté et goût, tout en rentrant dans les canons de prix du marché mondial. » Afin d’inciter de jeunes agriculteurs à s’installer, ou d’autres à produire davantage, de sorte que 1.000 hectares de haricots pour cassoulet soient plantés d’ici trois ans, Jacques Logie a imaginé une rémunération incitative. « En admettant que nous payons la première tonne 100, la seconde sera payée 125 et la troisième 150 », expose-t-il.

En outre, le rachat de la Belle Chaurienne permet à Arterris de rapatrier l’abattage des canards dans son abattoir situé près de Castres, où la production pourra passer de 650.000 à près d’un million de canards. « Nous sécurisons ainsi tant nos producteurs, notre outil industriel, que nos marques car dans le canard tout se valorise « en kit ». Le cou, le foie, le magret, les manchons… » Ainsi, La Belle Chaurienne, qui propose actuellement uniquement des boites et conserves, investira prochainement les frigos des supermarchés en y vendant des magrets et aiguillettes au rayon frais.

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