China Telecom signe la plus grosse introduction en Bourse de l’année

Chassé de Wall Street en début d’année, le principal opérateur de téléphonie fixe chinois a levé plus de 6 milliards d’euros lors de son introduction à Shanghai ce vendredi, avant de bondir de 35% lors de sa première séance.

China Telecom soigne ses débuts à la Bourse de Shanghai, après avoir été forcé de quitter Wall Street dans un contexte de forte rivalité Pékin-Washington en janvier dernier. Le n°2 chinois de la téléphonie mobile a même réalisé l’opération la plus importante dans le monde en 2021 à ce stade, en levant 6,25 milliards d’euros. C’est mieux que les 4,62 milliards d’euros levés à Hong Kong en février par Kuaishou Technology, numéro deux chinois du partage de vidéos derrière ByteDance, le propriétaire de TikTok.

China Telecom a par ailleurs affirmé pouvoir lever 1,1 milliard de dollars supplémentaires (940 millions d’euros) si les options de surallocation étaient exercées. Le prix des actions de China Telecom, fixé à 4,53 yuans (0,60 euro), a baissé à l’ouverture avant de se redresser et d’atteindre plus de 6 yuans en clôture (+35%), après avoir même bondi de 44% en séance, déclenchant une suspension temporaire de cotation.

Cette opération intervient au moment où de nombreuses entreprises chinoises, qui étaient déjà cotées aux Etats-Unis, font ces derniers mois leur entrée en Bourse dans leur pays d’origine. Pour rappel, China Telecom avait dû quitter Wall Street en janvier, tout comme ses compatriotes et rivaux China Mobile et China Unicom, à la suite d’un décret de l’ex-président américain Donald Trump. Le texte interdisait à tout citoyen américain d’investir dans des entreprises accusées d’être liées à l’armée chinoise.

Vers des sanctions pour Didi, le Uber chinois

La Chine a longtemps encouragé ses compagnies à se mondialiser et nombre d’entre elles lèvent des fonds aux Etats-Unis pour se développer. Mais dans un contexte de tensions grandissantes avec Washington, en particulier dans le domaine des technologies, Pékin incite ses champions nationaux à se coter sur les places boursières nationales (Shanghai, Shenzhen, Hong Kong).

L’application de réservation de véhicules avec chauffeur Didi s’est néanmoins lancée aux Etats-Unis en juin, levant 3,7 milliards d’euros à la Bourse de New York. Une opération qui n’avait pas eu le feu vert de Pékin, qui réfléchit à des sanctions à l’encontre du « Uber chinois ».

Déjà coté à Hong Kong, China Mobile, le plus gros opérateur de téléphonie mobile au monde en nombre d’abonnés, vise également une entrée à la Bourse de Shanghai. La branche hongkongaise de China Unicom envisage elle une introduction en Chine continentale pour sa filiale technologique. Engagés dans la construction en Chine du plus grand réseau 5G mondial, les opérateurs téléphoniques nationaux sont à la recherche de capitaux.