Chute drastique des permis de construire et des mises en chantier en 2023

La France a fait face à une crise du logement sans précédent l’année dernière, avec une chute alarmante de 23,7% dans le nombre de permis de construire, selon des données provisoires du ministère de la Transition écologique. Cette débâcle, malgré un sursaut en décembre (+12%), continue de plonger le secteur immobilier dans une profonde crise.

Le Premier ministre, Gabriel Attal, a esquissé des mesures visant à créer un « choc d’offre » et à « déverrouiller » le secteur du logement, actuellement enlisé dans des procédures complexes. Cependant, la question demeure : ces mesures peuvent-elles réellement changer la donne pour un secteur en crise ?

Pascal Boulanger, président de la Fédération des promoteurs immobiliers (FPI), souligne que même les promoteurs déposent de moins en moins de permis de construire, cherchant d’abord à écouler leur stock existant, alors que les ventes ralentissent. En décembre, le marché a connu une légère augmentation (+12%), principalement due aux logements collectifs et en résidence (seniors, étudiants), mais cela n’a pas suffi à inverser la tendance à la baisse.

Le constat est sévère : 115 900 permis de construire en moins ont été accordés, affectant toutes les régions de la France. Les mises en chantier ont également diminué de 22%, ramenant le marché à proximité de ses plus bas historiques de 1992-1993, comme alerté par la Fédération française du bâtiment (FFB) en décembre.

Olivier Salleron, président de la FFB, déclare que la « catastrophe annoncée » se réalise, mettant en garde contre une pente dangereuse vers la non-livraison de logements pour répondre aux besoins de la population française. Selon lui, si la tendance persiste, la construction de moins de 250 000 logements d’ici fin 2024 est prévisible, soit la moitié de ce qui serait nécessaire.

Cette crise du logement révèle des difficultés croissantes pour de nombreux Français à devenir propriétaires, avec des conditions d’accès à l’emprunt de plus en plus strictes, une hausse des coûts de construction et des prix fonciers, ainsi qu’une diminution des investissements locatifs jugés moins rentables. Les conséquences envisagées à l’horizon 2025 comprennent une montée des défaillances et une chute de l’emploi, avec près de 150 000 destructions de postes, alerte Olivier Salleron depuis septembre dernier.

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