Classement de Shanghai: les facs françaises toujours à la traîne

Comme tous les ans depuis la publication en 2003 du premier classement établi par l’université Jiaotong de Shanghai, les prestigieuses universités américaines se taillent la part du lion, avec le tiercé gagnant composé de Harvard, Stanford et Berkeley.Très attendu, classement est également, chaque année, sujet à controverse car il est essentiellement centré sur la recherche plus que sur l’enseignement

Cette année, comme en 2012, les université américaines écrasent la concurrence et s’arrogent dix-sept des vingt premières places. Ainsi, le Massachusetts Institute of Technology (MIT) est-il classé à la quatrième place alors que l’université britannique de Cambridge, premier établissement non-américain du classement, doit se contenter de la cinquième.

Le premier établissement français, l’Université Pierre et Marie Curie (Paris VI) arrive, lui, au 37ème rang, suivi de Paris Sud (XI) au 39ème, de l’Ecole normale supérieure (ENS-Ulm) au 71ème et de Strasbourg au 97ème. L’Ecole Polytechnique figure quant à elle à la 211ème place.

Les universités américaines écrasent la concurrence

Vingt universités françaises figurent en 2013 dans le classement de Shanghai qui en compte 500, le même chiffre qu’en 2012.

Le classement de Shanghai est suivi et commenté dans le monde entier mais fait l’objet de nombreuses critiques en raison de sa méthodologie.

Il privilégie en effet la recherche en sciences exactes au détriment de l’enseignement, beucoup plus difficile à quantifier. Il prend en compte parmi ses critères le nombre de prix Nobel attribués à ses anciens élèves ou à ses chercheurs, le nombre de médailles Fields (équivalent du Nobel en mathématiques) ainsi que le nombre d’articles publiés dans des revues exclusivement anglo-saxonnes comme « Nature » et « Science ».

« Transparence »

Le Royaume-Uni conserve deux établissements dans le top 10 (Cambridge 5ème et Oxford 10ème). A la 20ème place, l’Ecole polytechnique fédérale de Zurich entre pour la première fois dans le top 20 (23ème l’an dernier).

Par le nombre d’établissements présents dans le top 500, les Etats-Unis comme tous les ans arrivent largement en tête avec 146 établissements (quatre de moins qu’en 2012) suivis par le Royaume-Uni (37, un de moins qu’en 2012) et l’Allemagne (37 également), puis la Chine (34, aucun dans le top 100).

Commentant le palmarès 2013, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Geneviève Fioraso a rappelé dans un communiqué que « les critères employés sont bien davantage adaptés aux universités anglo-saxonnes qu’aux universités européennes ».

La ministre a ainsi regretté « l’accent mis sur un faible nombre d’universités, les universités de recherche, sans prise en compte des recherches menées dans les organismes beaucoup plus développés en Europe et notamment en France (le CNRS est au premier rang mondial pour les publications scientifiques) ».

« Les critères employés davantage adaptés aux universités anglo-saxonnes »

Elle a également souligné « la non prise en compte de l’enseignement, du nombre d’étudiants accueillis, de leur insertion professionnelle. Le classement de Shanghai s’intéresse aux universités sélectives, voire très sélectives. Malgré ces réserves, la France compte 20 établissements classés et ses résultats sont en progression par rapport à 2012. Et je m’en félicite », a ajouté la ministre.

Il existe d’autres classements très médiatisés, comme celui publié par la revue britannique Times Higher Education, qui est régulièrement dominé par les universités américaines et britanniques.

Afin de favoriser « la transparence » dans le choix des études supérieures, l’Union européenne a décidé d’établir à partir de cette année son propre classement, baptisé U-Multirank, dont le premier classement de 700 établissements, établi sur des critères plus larges, est attendu au printemps 2014.

Le classement de Shanghai est mis en ligne à partir de jeudi matin sur les sites www.arwu.org et www.shanghairanking.com.

(Avec AFP)


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