Comment la SNCF dope Ouicar

Ce n’est pas Marion Carrette, la fondatrice de Ouicar qui va se plaindre du buzz fait autour de la déclinaison de la marque Oui pour les TGV ! Car avec les Ouibus et bientôt Oui.sncf (ex Voyages-sncf.com), cela donne également à la start-up une belle exposition médiatique. Et ce n’est pas le seul avantage dont a profité Ouicar depuis son rachat en juin 2015 par la compagnie ferroviaire. Les 28 millions d’euros investis dans la start-up il y a deux ans ont surtout permis d’accélérer le développement de l’entreprise en lançant de nouveaux produits et services.

Parmi les nouveautés: la possibilité de louer les véhicules de service des agents du groupe pendant le week-end. Un élément clé pour le business model de la start-up qui pâtit généralement d’une demande supérieure à son offre de voitures. Testé depuis septembre 2016 en Bretagne, ce service déjà disponible dans 14 gares va s’étendre à 6 gares supplémentaires cet été dont celles de Montpellier et de Marseille.  » L’objectif étant d’être présent dans 100 gares d’ici la fin de l’année, explique Marion Carrette, rencontrée sur le salon VivaTech 2017 à Paris. Le potentiel est énorme, poursuit la jeune patronne. La flotte de la SNCF s’élève à 20.000 véhicules (contre 30.000 enregistrées sur le site de Ouicar). Nous pourrions en utiliser près d’un tiers à terme ». Sachant que 30 à 40% des locations de voitures se réalisent dans les gares et les aéroports, on comprend l’intérêt du rapprochement de Ouicar avec les cheminots. « Sur les 3.000 gares que compte la France, seules 150 accueillent une agence de location de voitures », rappelle Marion Carrette.

Même s’il n’est pas toujours évident de convaincre les responsables locaux en gare de prendre en charge la validation des locations, le nouveau boitier connecté installé dans les voitures remplaçant la clé de contact et l’application OuiCar Connect, facilitent les démarches. Ainsi, aussi bien le particulier que l’agent SNCF peut gérer ses locations à distance. Il n’a pas besoin de se déplacer pour l’échange de clés. La réservation par le locataire, l’état des lieux, l’ouverture et la fermeture de la voiture se font sur smartphone, par le biais de la même application. Autre avantage: c’est la SNCF qui fixe les prix: entre 15 et 26 euros par jour et les voitures sont des citadines de moins de trois ans.

La start-up qui reste toujours aussi discrète sur son chiffre d’affaires n’est pas encore rentable. Elle revendique près d’un million d’utilisateurs avec un panier moyen de 100 euros par location pour une durée de 3,5 jours et 400 kilomètres de distance en moyenne sur l’année. Après avoir consolidé la France, devant son concurrent Drivy, Ouicar vise désormais l’international. Et une implantation dans une capitale européenne d’ici la fin de l’année.

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