Daimler, victime collatérale de la guerre Chine / USA

Daimler, victime collatérale  de la guerre Chine / USA

Daimler, victime collatérale des  conflits commerciaux entre Chine et Etats-Unis par droits de douane interposés ?  Cela y ressemble !  La maison mère de Mercedes  vient d’abaisser ses prévisions de résultat, arguant des conflits entre les deux géants économiques.   Daimler est le premier grand groupe automobile allemand à agir de la sorte. L’annonce a eu pour premières conséquences de faire chuter le titre de 3 % à l’ouverture de la Bourse de Francfort jeudi.
S’exprimant dans un communiqué, Daimler indique s’attendre désormais à des chiffres de ventes plus bas que prévus, notamment en ce qui concerne la vente de SUV. Effet domino des différents qui surgissent en cascade : les droits de douane chinois sur l’importation de voitures fabriquées aux Etats-Unis – établies par Pékin en réaction aux mesures américaines – devraient parallèlement engendrer une hausse des charges pour le constructeur allemand. Sans que celles-ci puissent être répercutées aux clients.

De plus, tient à préciser Daimler, l’impact négatif sur les résultats d’une baisse des ventes en Chine ne peut pas être compensé par d’autres marchés.

Effet par ricochet de le guerre commerciale entre Chine et USA

Daimler semble ainsi être victime par ricochet des tensions entre Pékin et Washington. Pour rappel, la semaine dernière, Donald Trump a porté ses menaces à exécution, annonçant l’imposition de nouvelles taxes douanières de 25% sur 50 milliards de dollars d’importations chinoises. Comptant bien ne pas se laisser faire, la Chine a immédiatement répliqué, prévoyant de nouvelles taxes, et notamment sur les véhicules.

Selon une étude du gestionnaire d’actifs AllianceBernstein (AB) publiée en avril dernier, BMW et Daimler figurent parmi les entreprises les plus impactées par l’application de taxes douanières chinoises sur les importations américaines, devant les marques américaines. Les deux constructeurs allemands sont en effet – et de loin – les plus importants exportateurs d’automobiles des Etats-Unis vers la Chine, en terme de volumes.

L’excuse chinoise qui masque l’impact du dieselgate ?

Cerise sur le gâteau déjà bien lourd à diriger, les rappels réalisés dans le cadre du dieselgate et de nouvelles normes environnementales devraient également plomber le résultat. Quant à savoir, quelle est la part qui revient aux retombées de la guerre commerciale par rapport aux conséquences dommageables du dieselgate … Daimler se garde bien de le préciser…

N’oublions pas toutefois que le ministère allemand des Transports a ordonné la semaine dernière le rappel immédiat en Europe de 774.000 véhicules diesel du constructeur équipés de logiciels permettant de fournir des valeurs erronées des niveaux d’émissions.

Sources : Daimler, AFP, AllianceBernstein

Elisabeth Studer, le 22 juin 2018, www.leblogfinance.com


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