Dans l'Oise, un bailleur social réclame 3,7 millions d'euros à ses locataires

Un dysfonctionnement dans la gestion des charges locatives a conduit l’Opac de l’Oise, principal bailleur social du département, à reverser par erreur, en juillet 2015 et 2016, 3,7 millions d’euros à 24.172 foyers, de l’argent que l’organisme entend récupérer, a-t-on appris vendredi de sources concordantes.

Un courrier distribué début novembre en a informé les locataires, qui devront rembourser des sommes allant de quelques dizaines à plusieurs centaines d’euros.

« Une partie des salaires des personnels affectés au gardiennage et/ou à l’entretien des immeubles n’a pas été prise en compte pour les exercices 2015 et 2016. Cette anomalie n’a été détectée qu’au mois de septembre 2017 », a indiqué Arnaud Dumontier, conseiller départemental (LR) et président de l’Opac.

L’erreur aurait été commise par un cadre parti à la retraite en fin d’été. « Le dossier a alors été repris par la direction des affaires financières, qui a identifié le problème », a détaillé l’élu.

Une explication qui ne convainc pas les personnes concernées. « Si l’erreur vient d’eux, pourquoi est-ce à nous de payer », s’est agacé Alain, un habitant de Compiègne. « Se tromper une fois, d’accord, mais deux années d’affilée, c’est un peu gros », a dénoncé Raymond, l’un de ses voisins. Tous deux devront rembourser plus de 450EUR.

« Nous conseillons aux gens de payer leur loyer mais de ne pas régler les sommes supplémentaires pour le moment », a souligné Amandine Masrour, présidente de l’Amicale des locataires du Clos-des-Roses.

Le collectif est conseillé par Me Hugo Nauche, avocat au barreau de Paris.

« La démarche du bailleur est légal, il a trois ans pour réclamer ces sommes », a-t-il expliqué. « Encore faut-il apporter les justificatifs correspondants, ce qui n’est pour l’instant pas le cas. Les montants demandés sont très précis, nous voulons voir les calculs. »

« Un échéancier de 48 mois est proposé aux locataires qui pourront ne rembourser qu’à partir du 1er janvier », a précisé Arnaud Dumontier, qui se dit conscient que cette « erreur » concerne une population aux revenus modestes.

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