Dassault : des contrats en rafale en Inde, Malaisie et Emirats arabes unis ?

L’hélice tournerait-elle ? Alors que les difficultés d’exportation du rafale constituaient le talon d’Achille de Dassault, l’avionneur a vu son bénéfice net progresser de 21% en 2015 grâce aux contrats passés avec des clients étrangers pour son avion phare. Ses résultats s’élèvent ainsi à 482 millions d’euros, grâce en grande partie aux 48 Rafale vendus à l’Egypte  et au Qatar.

En 2015, le « book to bill » (ratio prise de commandes / chiffre d’affaires) est de 2,4, « du fait, en particulier, des contrats Rafale Export dont le chiffre d’affaires s’étale sur plusieurs années ». La part de l’export dans le chiffre d’affaires est de 83% en 2015.

L’ année 2016 pourrait s’annoncer aussi brillante alors que le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier vient d’indiquer qu’il continuait de travailler sur des contrats Rafale en Malaisie et aux Emirats Arabes Unis.

En juillet 2015,  l’agence Reuters avait indiqué que Dassault pourrait engranger deux autres contrats à l’export pour le Rafale d’ici le début de l’année 2016, en plus de la commande en cours de négociation avec l’Inde. Ajoutant que « les discussions les plus avancées  étaient avec la Malaisie et les Emirats arabes unis ».

La France discute ainsi de la vente de 16 Rafale avec la Malaisie, laquelle s’intéresse également au F18 de Boeing, au Gripen du suédois Saab et à l’Eurofighter, produit en coentreprise entre Airbus, Finmeccanica et BAE Systems.

En septembre 2015, le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian s’est rendu sur la base de Subang dans la capitale malaisienne accompagné d’une dizaine de parlementaires dont la député Patricia Adam (PS), présidente de la commission de la Défense à l’Assemblée nationale et l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin (LR), qui préside la commission des Affaires étrangères et des Forces armées au Sénat.

La Malaisie avait alors confirmé à Jean-Yves Le Drian qu’elle étudiait la possibilité d’acheter des avions Rafale. Le ministre malaisien de la Défense avait toutefois indiqué que son pays écartait l’idée de racheter les frégates Mistral. 

Principal client de la région Asie-Pacifique, avec Singapour, la Malaisie est devenue un partenaire stratégique depuis la création d’un haut comité de défense co-présidé parJean-Yves Le Drian et son homologue malaisien Bin Tun Hussein.

En ce qui concerne les Emirats arabes unis, le besoin pourrait concerner jusqu’à 60 avions afin de remplacer autant de Mirage 2000. En janvier 2016, Laurent Fabius, alors ministre des Affaires étrangères s’était félicité de l’avancée des négociations, expliquant que  »les choses se présentent positivement » sans livrer toutefois de détails. Interrogé par l’Agence France-Presse, il avait toutefois refusé de préciser qu’une éventuelle commande porterait sur 60 appareils et qu’elle pourrait être passée cette année.

Dassault a par ailleurs repris ses discussions avec la Suisse, après la remise en cause de l’appel d’offres. Le pays va en effet relancer un processus d’acquisition d’avions de combat en 2017.

Suite à une évaluation technique des 36 avions F-5 Tiger encore en service dans les forces aériennes suisses, 10 appareils ont du être retirés du service en raison de la découverte de fissures dans leur structure portante. Un problème qui tombe mal pour nos voisins helvétiques alors que le projet d’acquérir 22 avions Gripen E/F auprès du constructeur suédois Saab a été repoussé à l’issue d’un vote organisé en mai 2014.

Il n’en demeure pas moins que les 32 F/18 suisses sont insuffisants pour assurer, en permanence, des missions de police du ciel pendant 24h/24, 365 jours par an, d’autant plus que la maintenance des appareils devient de plus en plus compliquée.

Dans un entretien diffusé le 20 avril 2015 par la RTS, Ueli Maurer, le ministre suisse de la Défense, a en effet indiqué que « l’achat de nouveaux avions de combat sera évalué dès 2017″ étant donné que la situation était « critique » pour la police du ciel.

Si, en avril 2015, l’Inde a quant à elle notifiée son intention d’acquérir 36 Rafale prêts à voler,  le contrat n’est toujours pas bouclé mais à l’heure actuelle. Dassault Aviation »essaye de finaliser un prix » avec le client indien, a toutefois récemment assuré Eric Trappier.

Ce dernier a par ailleurs évoqué des discussions pour une commande additionnelle de 90 Rafale supplémentaires. Le dispositif industriel serait même déjà bien avancé.  »Nous essayons de faire un véritable partenariat avec les industriels indiens pour mettre en place une politique de « Make in India » a-t-il également déclaré.

Dassault Aviation pourrait ainsi s’installer en Inde avec ses partenaires Safran, Thales et une partie de ses sous-traitants. « Nous cherchons des partenaires indiens pour fabriquer en Inde » a tenu à  préciser le dirigeant. Lequel affirme que les données ont changé par rapport aux conditions du contrat de 2012. Ce dernier qui portait sur 126 appareils n’aura au final pas abouti. Mais désormais, l’avionneur serait prêt à endosser la responsabilité des avions produits sur le sol indien sous réserve qu’il puisse choisir ses sous-traitants.

A noter enfin que le Canada a récemment indiqué qu’il serait prêt à donner son accord pour une production franco-canadienne du Rafale.

Sources : AFP, Les Echos, Reuters, Opex360

Elisabeth Studer – 10 mars 2016 – www.leblogfinance.com


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