Des disparités régionales dans l’engouement pour le Livret A

Selon la Banque de France, l’engouement pour le Livret A continue de croître avec des disparités régionales marquées.

D’après les données de la Banque de France, les épargnants français détiennent en moyenne 6351 euros sur leur Livret A. Cependant, des différences significatives sont observées d’un département à l’autre, avec des encours supérieurs à cette moyenne nationale.

L’intérêt pour le Livret A ne cesse de se renforcer d’année en année. En 2022, la collecte nette de ce livret, considéré comme le placement privilégié des Français aux côtés de l’assurance-vie, a atteint un montant remarquable de 29 milliards d’euros (181 milliards d’euros déposés et 152 milliards d’euros retirés), un record sans précédent selon la Banque de France.

Le nombre de détenteurs de Livret A a également augmenté, atteignant 55,1 millions de Français fin 2022, soit 238 700 de plus qu’en 2021. En parallèle, l’encours total a grimpé à 350,2 milliards d’euros, soit une hausse de 9,7% par rapport à l’année précédente.

Autrement dit, la moyenne d’épargne par détenteur de Livret A s’est élevée à 6351 euros en 2022, comparativement à 5821 euros en 2021 et 5546 euros en 2020. Cette croissance constante depuis 2009 est attribuée en premier lieu à l’augmentation des plafonds en 2012 et 2013, et a ensuite été largement favorisée par l’excédent d’épargne engendré par la pandémie de Covid-19, ainsi que par la hausse du taux de rémunération du Livret A à 3% au second semestre 2022, comme le souligne la Banque de France.

Toutefois, la moyenne masque des disparités importantes. En effet, l’épargne est fortement concentrée : 5,3 millions de Livrets A ont dépassé le plafond réglementaire de 22 950 euros (grâce à la capitalisation des intérêts), ce qui représente 9,6% des détenteurs, mais constitue plus d’un tiers (36%) de l’encours total.

Par ailleurs, les variations géographiques sont notables, avec des encours moyens divergents d’un département à l’autre. Certaines régions se distinguent en affichant des montants d’épargne bien supérieurs. C’est notamment le cas de la Lozère (encours moyen de 7983 euros), de la Haute-Loire (encours moyen de 7693 euros) et de l’Aveyron (encours moyen de 7603 euros).

Ces départements se caractérisent par une proportion de retraités dépassant la moyenne nationale (26,3% en Lozère, 28,1% dans l’Aveyron, 24,9% en Haute-Loire, contre 20,9% en France entière). Il est à noter que « les épargnants de plus de 65 ans possèdent 21 % des livrets A – soit leur poids dans la population française au 1er janvier 2022 – mais ils représentent 34 % des encours », comme le relève la Banque de France.

Deux des départements les plus aisés de France, à savoir Paris (niveau de vie médian de 28 570 euros en 2019) et les Hauts-de-Seine (niveau de vie médian de 28 310 euros), affichent respectivement des encours moyens de Livret A de 7471 euros et 7588 euros, se classant ainsi parmi les dix premiers.

En revanche, le département le moins nanti de France métropolitaine, la Seine-Saint-Denis (niveau de vie médian de 18 070 euros), enregistre le plus faible encours moyen de Livret A (3846 euros). Viennent ensuite le Val-d’Oise (5184 euros) et l’Aisne (5184 euros).

Néanmoins, la Banque de France tient à souligner que « l’encours moyen par détenteur a augmenté dans tous les départements, et pour 50 de ces départements, l’augmentation a été de plus de 9% ».