Drones américains: la charge du PDG de Dassault contre la France

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“Nous sommes inquiets. Voir acheter des drones américains sans avoir au même moment un réel lancement de programme européen ou franco-britannique ou franco-allemand, cela ne peut pas nous réjouir”, a déclaré le PDG de Dassault Aviation, Eric Trappier, à l’AFP en marge du salon de l’aviation d’affaires Ebace, à Genève, lundi 20 mai. “A l’heure où on nous dit qu’il va falloir faire des efforts, qu’il va y avoir des restrictions sur certains programmes (militaires), on nous dit, on ne peut pas aller chercher la technologie (des drones de surveillance) chez vous alors qu’elle existe”, a-t-il ajouté.

Le ministre français de la Défense Jean-Yves Le Drian a justifié dimanche l’achat par la France de deux drones de surveillance aux Etats-Unis en expliquant que la France avait “raté le rendez-vous des drones” et confirmé des discussions avec Israël pour l’achat d’autres appareils.

“Cette demande n’existe pas”

Eric Trappier a indiqué supposer “une certaine francisation” des drones qui seront achetés, “c’est-à-dire avec une capacité d’être opérés de France et en France pour les problèmes de fréquences” aériennes. Il a rappelé que Dassault avait déjà travaillé avec les Israéliens sur le drone Heron TP et était capable de le franciser. “Cette offre avait été discutée à une certaine époque et est toujours valide”, a-t-il fait valoir.

Le ministre de la Défense a par ailleurs insisté sur la nécessité de “se préparer à construire au niveau européen des drones d’une nouvelle génération susceptibles d’être les remplaçants des drones” qui sont sur le point d’être achetés.

Eric Trappier a souligné que, sur ce point, aucun besoin n’a pour l’heure été défini. “Je n’ai pas vu de besoins communs exprimés vers nous (industriels) qui couvrent les besoins allemands, français et britanniques. Cette demande n’existe pas”, a-t-il commenté.

“Si elle existait, il n’y aurait pas de problème pour faire un drone entre les industriels. Bae Systems, EADS et Dassault pourraient trouver un terrain d’entente dès lors que les pays auraient émis un besoin commun”, a-t-il assuré, soulignant que les industriels discutaient déjà entre eux.

(Avec AFP)


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