Electricité : l’heure d’hiver est-elle l’occasion de faire des économies ?

Désormais sur la sellette, le changement d’heure avait été instauré dans les années 1970 pour favoriser des économies d’électricité. Cet objectif a-t-il été atteint ?

Dimanche matin, la France passera à l’heure d’hiver : à 3 heures du matin, il sera en fait 2 heures. Comme tous les ans, à chaque dernier dimanche du mois d’octobre. Apprécié par les uns, qui ne sont pas contre un peu de sommeil en plus, honni par les autres, qui n’apprécient guère son impact sur leur organisme, ce changement d’heure fait débat.

Faire concorder les heures d’activité avec les heures d’ensoleillement

Instauré entre 1916 et 1945 en France, il fait son retour en 1976. Trois ans après le premier choc pétrolier, la mesure visait en effet « à faire concorder au mieux les heures d’activité avec les heures d’ensoleillement en limitant l’utilisation de l’éclairage artificiel », notamment le matin, rappelle l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), interrogée par MoneyVox. En résumé : à faire des économies d’énergie.

Cet objectif a-t-il été atteint ? En matière d’éclairage, les gains du changement d’heure « s’établissent ces dernières années autour de 351 GWh », estime l’Ademe. Soit 0,07% de la consommation d’électricité totale, l’équivalent de la consommation annuelle de 70 000 foyers et, tout de même, un gain de l’ordre de 50 000 tonnes de CO2. L’essentiel de ces économies, bien sûr, concerne l’éclairage public.

L’impact du changement d’heure sur le budget électricité des foyers est plus difficile à mettre en évidence. Avec l’heure d’hiver, les Français allument en effet leur lampe une heure plus tôt en rentrant chez eux. Et comme ils se couchent de plus en plus tard (23h15 en moyenne d’après une étude de Santé publique France publiée en mars 2019), c’est le soir que se concentre l’essentiel de la consommation électrique pour l’éclairage domestique.

Des économies en repli

La pertinence du changement d’heure est d’autant plus discutée que le volume d’électricité économisé tend à diminuer, dans un contexte d’augmentation globale de la consommation. Il y a 10 ans, il était encore de l’ordre de 440 GWh. En 2030, il pourrait baisser à 258 GWh, selon les estimations de l’Ademe. Ce qui fait la différence ? La « performance accrue des systèmes d’éclairage et l’ambition croissante des politiques énergétiques », explique l’Ademe.

D’ailleurs, le changement d’heure est sur la sellette. Harmonisé à l’échelle européenne en 1998, le Parlement européen a proposé d’y mettre un terme à compter de 2021. Une décision appuyée par une large majorité de Français (83%), consultés en février dernier par les pouvoirs publics. Mais chaque pays devra se prononcer sur le sujet, et il paraît improbable qu’ils soient tous du même avis.

La route est donc encore longue et semée d’embûches : si certains états membres décidaient de maintenir l’actuelle heure d’hiver toute l’année, et d’autres de conserver le système actuel, les conséquences sur les transports, les communications et les échanges au sein de l’Union Européenne pourraient être massives.

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