Entre inflation et craintes, la Bourse de Paris termine en baisse

La Bourse de Paris a terminé en forte baisse de 4,22% en rythme hebdomadaire, le robuste rapport sur l’emploi américain n’a pas provoqué l’euphorie traditionnellement visible à la lecture d’une statistique de bonne facture. Elle réveille plutôt les craintes des opérateurs sur l’actuelle vigueur des prix et sur le ralentissement économique en vue.

Fin de semaine difficile à la Bourse de Paris, l’euphorie des investisseurs post-réunion de la Réserve fédérale américaine est retombée comme un soufflé. La dégradation de la situation sanitaire en Chine, l’inflation et les risques de récession reviennent au bon souvenir des marchés. L’indice CAC 40 achève cette semaine sur un recul de 1,73%, à 6.258,36 points, de retour sur des plus bas de deux mois. Après avoir décliné de 0,72% la semaine dernière, le CAC 40 enregistre un nouveau recul hebdomadaire de 4,22% cette fois.

Dans un contexte plus apaisé, la robustesse de l’emploi américain au mois d’avril aurait été applaudi par les marchés. Actuellement, cette bonne nouvelle sur le front économique tue les derniers espoirs d’un changement d’avis de la Réserve fédérale américaine sur ses prochains tours de vis monétaires. Le département du Travail a en effet indiqué que l’économie américaine avait créé plus de postes que prévu en avril, soit 428.000 contre 395.000 attendus par le consensus. Le taux de chômage est quant à lui resté à 3,6% proche de son niveau de février 2020. Toujours au chapitre macroéconomique, la production industrielle en Allemagne a chuté en mars, sur fond de chaînes d’approvisionnement perturbées par le Covid-19 et la guerre en Ukraine.

Le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau a estimé vendredi « raisonnable » que institution européenne mette un terme aux taux négatifs « d’ici à la fin de cette année », au moment où elle se prépare à lever le pied sur ses mesures de soutien à l’économie. Le but étant de tenter de maitriser l’inflation qui frappe la zone euro et s’est établie en avril au niveau record de 7,5% sur un an.

Du côté des valeurs, les publications d’entreprises suivent leur cours. Scor résiste et affiche un gain de 0,73% à 26,26 euros. Pourtant, le réassureur a essuyé une perte de 80 millions d’euros au 1er trimestre après un bénéfice de 45 millions d’euros. La guerre en Ukraine et la hausse des catastrophes naturelles sur le trimestre écoulé ont plombé les comptes de Scor.

JCDecaux plombé par les confinements chinois

Lanterne rouge du SBF 120, JCDecaux dévisse de 10,26% à 17,24 euros, les opérateurs ont peu apprécié les perspectives prudentes annoncées par le géant de l’affichage urbain.

Hors publications périodiques, Euroapi, la filiale de Sanofi spécialisée dans les principes actifs, gagne plus de 12% pour sa première journée de cotation.

Ubisoft gagne 4,04% à 49,50 euros, toujours porté par un vent de spéculation sur un éventuel rachat du groupe de jeux vidéos.

Les valeurs pétrolières profitent de la hausse des cours du pétrole, à l’image de CGG qui rebondit de 9%, Vallourec (+2,53%) ou TotalEnergies qui s’adjuge 2,19% à 50,60 euros.

Stellantis gagne 3,36% profitant de son solide premier trimestre. Jeudi, le constructeur automobile a fait état d’une hausse de 12% de son chiffre d’affaires net au premier trimestre de cette année, soutenu par des prix et un mix de véhicules solides, et des effets de change favorables.

Sur le marché des changes, l’euro reprend quelques couleurs face au dollar à 1,0582 après être descendu brièvement sous 1,05 dollar, le billet vert ayant profité des derniers développements de la Fed sur sa politique monétaire. Les rendements obligataires se tendent à 3,09% sur le 10 ans américain. En hausse de plus de 2%, le pétrole reste bien orienté et se négocie à des plus hauts d’un mois à 113,17 dollars pour le Brent de Mer du Nord et à 110,08 dollars pour le WTI. La Commission européenne a proposé un embargo progressif sur les importations de pétrole russe. Cette décision s’inscrit dans le cadre d’un sixième volet de sanctions contre la Russie en raison de l’offensive lancée en Ukraine.