Espagne : un taux de chômage qui frôle la catastrophe

chomage99.jpgLes choses ne font qu’empirer  en Espagne.

Alors que le pays détenait d’ores et déjà le – triste – record européen du taux de chômage le plus élevé, le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy a estimé samedi que le nombre de chômeurs en Espagne s’élevait fin 2011 à 5,4 millions de personnes. 

Une information alarmante qui signifierait le cas échéant une augmentation du chômage  mais également une accélération de sa progression.

Si les estimations gouvernementales s’avèrent vérifiées, plus de 400.000 chômeurs supplémentaires devraient être donc comptabilisés par rapport à la fin septembre, période durant laquelle l’Espagne affichait déjà un taux de 21,52%, valeur la plus élevée du monde industrialisé.

« Réduire le chômage est notre défi, tous nos efforts et toutes nos politiques seront dédiés à cet objectif », a par ailleurs tenu à affirmer M. Rajoy lors d’une réunion de son parti, le Parti populaire.

En tout état de cause, les chiffres du chômage du quatrième trimestre 2011 doivent être publiés le 27 janvier prochain par l’Institut national de la statistique (INE).

A la fin septembre, le nombre de sans-emploi en Espagne s’élevait à 4,978 millions, contre 4,83 millions à la fin juin (20,89%).

Rappelons que vendredi, l’agence de notation financière Standard and Poor’s a abaissé de deux crans, à A, la note de la dette souveraine de l’Espagne, tout en l’accompagnant d’une perspective négative.

Standard and Poor’s a d’ores et déjà laissé entendre que la note pourrait être de nouveau baissée en 2012 ou 2013, et ce notamment en l’absence de réforme du marché du travail.

Fin novembre, le conservateur Mariano Rajoy, avait demandé aux deux grands syndicats et au patronat de s’accorder « en urgence », avant la deuxième semaine de janvier 2012, sur des mesures à prendre pour endiguer le chômage du pays.

Cette réforme devrait concerner, « entre autres, la négociation collective, la solution extrajudiciaire des conflits, les modalités de contrats, l’absentéisme, les entreprises de travail temporaire et la formation ».

« Nous sommes entrés de plein pied dans les réformes structurelles que nous pensons devoir être menées », avait alors estimé le président de l’organisation patronale CEOE, Juan Rosell.

« C’est l’activité économique qui génère l’emploi et non les lois du travail », avait alors souligné pour sa part le secrétaire général de CCOO, Ignacio Fernandez Toxo.

Mariano Rajoy aurait assuré préférer « un accord » avec les syndicats, plutôt que d' »imposer » une réforme du travail.

Mais, « au cas où il n’y aurait pas d’accord, le gouvernement est là pour décider et faire ce qu’il estime convenable », avait toutefois ajouté Juan Rosell, estimant qu’il s’agit d' »une situation d’urgence, d’extrême nécessité » et que l’avenir du pays était en jeu.

A noter que si une première réforme avait été menée en 2010, en vue notamment de réduire la dualité entre contrats fixes et précaires, de nombreux économistes exhortent le gouvernement espagnol à mettre en place une nouvelle réforme afin d’assouplir davantage le marché du travail. 

Sources : AFP, Reuters, L’Express

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