Selon le quotidien allemand Handelsblatt, Paris envisagerait de mettre en avant la candidature du ministre français des Finances, Pierre Moscovici, au poste de président de l’Eurogroupe.
Toujours selon le journal, François Hollande devrait sonder ses principaux partenaires à ce sujet en fin de semaine.
Le président français devrait profiter de sa rencontre vendredi à Rome de la chancelière allemande Angela Merkel, du Premier ministre espagnol Mariano Rajoy et du président du Conseil italien Mario Monti pour en discuter, si l’on en croit l’entourage de M. Hollande.
Le président français aurait émis de fortes réserves à l’égard de Wolfgang Schäuble, ministre allemand des Finances et candidat pressenti jusqu’alors pour succéder au Luxembourgeois Jean-Claude Juncker.
Alors que ces derniers temps, Paris semblait peu enclin à voir ‘un ministre des Finances d’un grand pays de la zone euro occuper ce poste, l’argument n’est plus de mise désormais, pouvant en effet être utilisé contre M. Moscovici.
Une porte-parole du ministère des Finances allemand s’est bornée à déclarer à ce sujet que M. Schäuble avait indiqué à plusieurs reprises qu’il était disponible pour ce poste, ajoutant toutefois qu’il ne serait pas opposé au maintien en poste de M. Juncker.
S’agissant d’une candidature de M. Moscovici, la porte-parole a simplement rappelé que le gouvernement allemand était d’avis que l’Eurogroupe devait être présidé par un ministre des Finances en exercice, et non par une personnalité extérieure à l’institution.
Outre Rhin, on reconnaît toutefois que la ligne dure choisie par les Allemands dans la crise de la zone euro pourrait compliquer les chances du candidat allemand.
Selon le Handelsblatt. si Wolfgang Schäuble devient président de l’Eurogroupe, la France pourrait obtenir la direction du Mécanisme européen de stabilité (MES), un poste auquel François Hollande souhaite voir Jean-Pierre Jouyet, le président de l’Autorité des marchés financiers, un proche ami de très longue date.
Comme François Hollande, il est issu de la promotion Voltaire de l’Ena (1980). Ils ont fait leurs classes ensemble, en 1977, à l’école des officiers de Coëtquidan, dans le Morbihan, puis selon « La Vie » , ils ont « été ensemble de toutes les aventures politiques et personnelles ».
Quand Jean-Pierre Jouyet a accepté le poste de secrétaire d’Etat aux Affaires européennes proposé par Nicolas Sarkozy, François Hollande n’a plus souhaité répondre aux messages de « ce compagnon de trente ans ». Ils ont finalement renoué quand Jean-Pierre Jouyet a quitté le gouvernement en décembre 2008.
Sources : AFP, AWP, La Vie
