Explosion dans une filiale Total en Lorraine : la famille d'un employé décédé attend toujours une indemnisation (avocat)

Huit ans après l’explosion accidentelle survenue dans une filiale pétrochimique de Total en Lorraine, la famille d’un employé décédé déplore « l’absence d’indemnisation » et demande à la société de « tirer toutes les conséquences » de sa responsabilité reconnue par la justice, ont indiqué samedi à l’AFP ses avocats.

Deux employés de 21 et 28 ans avaient trouvé la mort lors de l’explosion accidentelle intervenue le 15 juillet 2009 dans ce site de Total Petrochemicals France (TPF), situé à Carling (Moselle), près de la frontière allemande. L’usine classée Seveso produit des dérivés pétrochimiques, destinés notamment à la fabrication de plastiques.

La filiale du groupe pétrolier avait été condamnée le 13 juin 2016 à 200.000 euros d’amende pour avoir dès 1995 sciemment contourné les règles de sécurité selon le tribunal correctionnel de Sarreguemines qui avait souligné une « défaillance inadmissible ».

Huit ans après le drame, la famille de Maximilien Lemerre, l’un des employés décédés, « rappelle qu’aucune indemnisation n’est à ce jour intervenue, alors même que la société a fini, de son propre aveu, par reconnaître et assumer sa responsabilité, sans manifestement en tirer toutes les conséquences » pécuniaires, ont regretté dans un communiqué William Bourdon et Vincent Brengarth, les avocats des proches du jeune homme mort à 21 ans.

A l’époque du procès, le tribunal s’était déclaré incompétent pour trancher la question de l’indemnisation. Après avoir plaidé la relaxe, TPF avait annoncé vouloir faire appel de sa condamnation pour « homicides et blessures involontaires », avant finalement de se désister en novembre. Le volet pénal terminé, des discussions se poursuivaient toutefois à l’époque sur l’indemnisation des victimes.

« Après son long et difficile engagement qui perdure », la famille a décidé de « saisir les juridictions compétentes » afin qu’elle « soit justement indemnisée », ont-ils ajouté, en espérant voir « mettre un terme à ce calvaire judiciaire ».

Les avocats qui se disent « ouverts au dialogue » comptent se tourner vers le Tribunal des affaires de sécurité sociale (Tass), compétent en matière de litiges liés aux accidents du travail.

Huit personnes avaient également été blessées dans l’explosion. A son procès, l’ex-directeur du site a nié avoir été au courant de problèmes techniques.

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