Fed : une inflation à 2 % ne constitue plus le seuil minimum pour une hausse des taux

La Fed (Réserve fédérale américaine) ne devrait pas attendre que l’inflation n’atteigne son objectif de 2% pour relever les taux d’intérêt. C’est en tout cas ce qu’a déclaré samedi le vice-président de la banque centrale américaine, Stanley Fischer.

S’exprimant lors d’un discours à la conférence monétaire de Jackson Hole, le numéro 2 de la Réserve fédérale américaine a ainsi laissé entendre que la Fed ne devrait pas attendre que ce seuil soit de nouveau franchi pour prendre des mesures en vue de resserrer le crédit.

Alors que des craintes relatives à l’essoufflement de l’économie chinoise ont fortement secoué les marchés ces jours derniers, le dirigeant financier a également indiqué que la Réserve fédérale se montrait on ne peut plus vigilante quant à l’influence des économies étrangères sur celle des Etats-Unis.

Quant à une évolution de l’inflation vers un taux approchant les 2%, Stanley Fischer s’est dit confiant, considérant par ailleurs cette valeur comme saine pour l’économie.

Rappelons que selon l’indice PCE, la hausse des prix est actuellement de 0,3% en valeur glissante annuelle. Une situation consécutive notamment aux prix du baril particulièrement bas ces temps derniers, mais également à la faiblesse des prix des matières premières, lesquels traduisent le ralentissement de la demande mondiale, et tout particulièrement celle de la Chine.

Selon Stanley Fischer, l’appréciation du billet vert – qui a progressé de 17% depuis l’été dernier – constitue un facteur baissier pour l’inflation, rendant les prix à l’importation moins coûteux.

La Fed table pour sa part sur une inflation annuelle dite sous-jacente (hors prix de l’énergie et de l’alimentation) entre 1,6% et 1,9% l’année prochaine alors qu’elle se situait à 1,2% en juillet.

Précisons que ses propos interviennent alors que le Comité monétaire de la Réserve fédérale doit se réunir les 16 et 17 septembre prochains. Date considérée par de nombreux économistes comme pouvant correspondre à un début des relèvements des taux, lesquels sont maintenus à des niveaux proches de zéro depuis la crise financière de 2008.

Les turbulences enregistrées sur les marchés financiers ces dernières semaines, suite notamment à la dévaluation du yuan, avaient créé des doutes quant au maintien d’un tel calendrier.

Sources : FED, AFP

Elisabeth Studer – 29 août 2015 – www.leblogfinance.com


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