Ghosn sorti de prison: les conditions de sa liberté surveillée

Carlos Ghosn a été libéré mercredi de la prison de Kosuge à Tokyo, après plus de 100 jours passés en détention sur des accusations de malversations financières. 

Vêtu d’un blouson, portant un masque sanitaire blanc, une casquette bleue et des lunettes, L’ex-patron de Renault et Nissan est sorti du centre de détention encadré de gardiens avant de s’engouffrer dans une voiture, devant les objectifs de dizaines de caméras et appareils photo.

Le tribunal avait accepté mardi la demande de libération sous caution de Carlos Ghosn, après avoir été arrêté le 19 novembre dernier pour des accusations de malversations financières. Le bureau des procureurs de Tokyo avait immédiatement fait appel de cette décision, mais cet appel avait été rejeté quelques heures plus tard.

Vidéosurveillance à domicile

Carlos Ghosn, dont c’était la troisième demande de mise en liberté, a interdiction de quitter le Japon, a précisé mardi le tribunal, et des mesures visant à l’empêcher de falsifier des preuves ont aussi été prises. Sa remise en liberté était conditionnée à l’assurance que l’ancien dirigeant allait demeurer à Tokyo. Il a été contraint de remettre son passeport à son avocat et selon l’agence de presse Kyodo, il va être placé sous vidéosurveillance à son domicile.

Il lui est interdit d’utiliser internet, d’envoyer ou de recevoir des messages textes et il ne peut se servir d’un ordinateur que dans les bureaux de son avocat. Il n’a pas non plus la possibilité de communiquer avec les autres personnes impliquées dans l’affaire. Un véhicule de l’ambassade de France est arrivé mercredi matin au centre de détention, situé dans l’est de Tokyo, où Ghosn est détenu depuis son arrestation. Des centaines de journalistes et d’équipes de télévision se sont rassemblées devant le bâtiment, dans l’attente de la libération de Ghosn.

Jusqu’à 10 ans de prison

L’architecte de l’alliance Renault-Nissan a été inculpé d’abus de confiance aggravé. Il est accusé d’avoir minimisé ses revenus d’un montant de 82 millions de dollars chez Nissan pendant près de dix ans, jusqu’en 2018. Il nie les faits qui lui sont reprochés.

« Je suis innocent et pleinement déterminé à me défendre avec force dans un procès équitable contre ces accusations sans fondement », a-t-il déclaré dans un communiqué mardi. La libération sous caution permettra à Carlos Ghosn de voir plus fréquemment ses défenseurs pour bâtir sa stratégie en vue de son procès dans quelques mois. S’il était reconnu coupable, l’ex-dirigeant risquerait jusqu’à 10 ans de prison.

Le montant de la caution fixé à un milliard de yens est parmi les plus élevés jamais enregistrés au Japon mais ne représente cependant que la moitié des deux milliards de yens payés en 2005 par Mitsuru Asada, un homme d’affaires reconnu coupable par la suite.

(Source : AFP)

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