Goldman Sachs : la crise lui ouvre la porte aux actifs des banques européennes

goldman-sachs-greece-squid-pieuvre.jpgDécidément sans scrupule  Goldman Sachs …

Alors que le rôle joué par la banque américaine dans la crise de la zone euro est loin d’être des plus clairs, l’établissement semble désormais sortir du bois en affichant sa stratégie.

La banque d’affaires affirme ainsi avec le plus grand naturel – voire la plus grande franchise – observer  d’importantes opportunités dans la crise traversée par ses consoeurs européennes. Ces dernières pourraient en effet être contraintes de céder des actifs …. s’avérant fort intéressants pour leurs concurrentes d’outre-Atlantique.

Et finalement, si cela était le but : plomber les banques européennes pour mieux les engloutir ?

Jeudi, Gary Cohn, le directeur d’exploitation de Goldman Sachs, a ainsi rappelé lors d’une conférence organisée par la maison de courtage Sandford Bernstein, que les banques européennes – désormais contraintes de renforcer leurs fonds propres – devraient céder 607 milliards de dollars d’actifs en 2012, 243 milliards en 2013 et 147 milliards en 2014.

Selon M. Cohn, les cessions de banques européennes pourraient ainsi atteindre 2.000 milliards de dollars au total. Le dirigeant ajoutant que Goldman Sachs était bien positionné pour jouer un rôle d’intermédiation dans ces opérations. Ben voyons …

D’après lui, ces cessions d’actifs ne devraient pas concerner des activités mais plus des titres de dette sous pression, adossés à des actifs en difficulté.

Rappelons tout de même que la sulfureuse banque anglo-saxonne  a récemment  a été « choisie » pour réaliser l’audit de la banque espagnole Bankia, en grande difficulté.
Le gouvernement de Mariano Rajoy a en effet mandaté la société pour procéder à une évaluation « indépendante »  de la banque récemment nationalisée et de sa maison mère BFA.
D’ici quelques semaines, Goldman Sachs devra déterminer combien les pouvoirs publics devront injecter dans la banque pour la remettre à flot … en toute objectivité ? Permettez moi d’en douter, on croit rêver.

Précisons également que la firme US s’est fait notamment connaître du grand public via sa mise en oeuvre de produit dérivé financier pendant la crise des subprimes et la crise de la dette grecque … c’est vous dire sa neutralité  …

Rappelons tout de même que – et ce n’est pas un simple hasard – le nouveau président de la Banque Centrale Européenne   Mario Draghi (BCE),  le nouveau Président du conseil italien Mario Monti et l’ancien premier ministre grec  Lucas Papadémos  appartiennent à ce que l’on surnomme le  “gouvernement Sachs” européen.

N’oublions pas en effet que Mario Draghi fut ni plus ni moins vice-président de Goldman Sachs pour l’Europe durant la période 2002-2005.

Mieux encore : devenu « associé », il est chargé des “entreprises et pays souverains”. Une fonction qui le conduit tout droit à remplir une mission de toute première importance. A savoir : multiplier le nombre d’acquéreurs d’une pilule supposée miracle mais devenue à terme très difficile à avaler : le produit financier dénommé “swap” … lequel aura notamment pour « avantage »  de permettre de dissimuler en partie de la dette souveraine.

En février 2010, alors que certaines rumeurs laissaient entendre que des banques américaines – et non des moindres – pourraient être derrière les spéculations visant la Grèce, le New York Times affirmait de son côté que des banques de Wall Street – telles que Goldman Sachs – auraient usé d’instruments financiers complexes en vue “d’aider” Athènes à dissimuler l’ampleur de sa dette.

Des montages, précisait le journal, “de même ordre que ceux qui ont été à l’origine de la crise financière outre-Atlantique”.

Selon le New York Times, citant “des personnes au courant de la transaction”, un montage élaboré par Goldman Sachs aurait ainsi permis en 2001 d’aider le gouvernement grec à emprunter des milliards. Un “soutien” qui serait intervenu quelques temps après l’adhésion d’Athènes à l’Union monétaire européenne.

Goldman Sachs n’ayant rien d’un philanthrope, la banque aurait rémunéré ses “services” à hauteur de quelque 300 millions de dollars. C’est en tout cas ce qu’affirmait alors le NYT citant “plusieurs banquiers au courant de la transaction”.

Certains affirmaient également alors que des banques US pourraient tirer les ficelles, histoire de plomber la zone euro. ….. et de pouvoir proposer à terme à la Grèce des emprunts à des taux prohibitifs.

Un scénario de même type serait désormais en construction pour l’Espagne ?

Sources : Le Monde, AFP, Reuters, Courrier International, Il Fatto Quotidiano, Bloglibé

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