Grèce : grève des fonctionnaires mercredi

Grèce : grève des fonctionnaires mercredi

Adedy, le syndicat des fonctionnaires grecs a appelé lundi à une grève de 24 heures mercredi. Date à laquelle devraient être probablement soumises au vote au Parlement les nouvelles mesures de rigueur décidées lundi à Bruxelles.

« Nous appelons à une grève de 24 heures, lors du vote de l’accord anti-populaire et à des manifestations à 16H00 GMT (19h00 locales) sur la place Syntagma à Athènes », a ainsi indiqué un communiqué de l’Adedy. Précisons que ladite place est située en-contrebas du Parlement dans le centre de la capitale. Elle a été le théâtre de manifestations massives il y a trois ans.

Il s’agit de la première grève de fonctionnaires depuis l’arrivée au pouvoir du parti Syriza d’Alexis Tsipras. Lequel parti est à l’initiative de grandes grèves et manifestations anti-rigueur survenues entre 2010 et 2014, lors des deux précédents plans de rigueur imposés au pays.

Le syndicat des collectivités locales Poe-Ota a également appelé à une grève de 24 heures mercredi.

L’Adedy devait d’ores et déjà organisé un premier rassemblement lundi soir à Syntagma, où deux autres manifestations contre la rigueur et l’euro étaient prévues. Les réseaux sociaux sont à l’origine de la première tandis que la deuxième est due à l’initiative du parti de gauche Antarsya. Ce dernier, en faveur de l’abandon de l’euro, n’est pas représenté au Parlement.

Rappelons qu’à l’issue d’un sommet extraordinaire, l’UE a décidé d’octroyer à la Grèce lundi à l’aube un nouvelle aide financière sur trois ans, accompagné de nouvelles mesures d’austérité draconiennes.

Si la fonction publique grecque avait pu être présentée au début de la crise comme étant au cœur du problème grec, les analystes l’estimant inefficace et corrompue, cette dernière a d’ores et déja payé un lourd tribut via les mesures d’austérité successivement mises en place.

Sur un effectif de 825.000 personnes en 2009, 25 % des postes ont été supprimés. Fin 2014, 15.000 fonctionnaires ont ainsi été licenciés, le versement des salaires interrompu. Et ce, sans qu’il n’y ait eu une véritable « réforme » de la fonction publique.

Selon Stavros Koutsioubelis, membre du comité exécutif du syndicat des fonctionnaires Adedy, « la politique qui a été menée par la troïka et les gouvernements grecs n’a pas consisté à réformer en rendant la fonction publique plus efficace, mais seulement de couper dans les coûts et les effectifs. » Avec pour conséquences des services publics désorganisés voire inefficaces dans l’éducation et la santé.

« Cette politique a affecté le cœur du fonctionnement de l’État et les Grecs  ont souffert directement de cette dégradation de l’accès aux services publics », avait ainsi déclaré Stavros Koutsioubelis en janvier 2014. Depuis, la situation n’a fait qu’empirer.

Pour le syndicaliste, l’image qui a été construite d’une fonction publique paresseuse, inefficiente et corrompue est une « façon de justifier les coupes sociales et de créer un ressentiment entre les Grecs. »

Sources : AFP, La Tribune

Elisabeth Studer – 13 juillet 2015 – www.leblogfinance.com


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