Grèce : laissez venir à moi acteurs du marché immobilier

On n’attire par les mouches avec du vinaigre, c’est bien connu.  Fort de ce postulat, la Grèce n’y va pas par quatre chemins tentant d’attirer dans le pays les particuliers pour le moins aisés. A l’heure où les paradis fiscaux sont montrés du doigt, Athènes a annoncé lundi qu’elle accorderait des permis de séjour aux ressortissants de pays tiers achetant ou louant de l’immobilier pour plus de 250.000 euros.
Précisons que ces mesures votées par le parlement la semaine dernière sont réclamées depuis de nombreuses années par les représentants du secteur de l’immobilier. Elles devraient satisfaire clients chinois, russes et arabes, fort demandeurs dans le domaine.
Mine de rien, la Grèce n’est pas précurseur dans le domaine au sein de l’espace Schengen, puisque la Hongrie, le Portugal et l’Espagne ont d’ores et déjà légiféré dans ce sens.

En vigueur pour cinq ans, et renouvelable, le permis sera accordé tant à l’acheteur qu’à son conjoint et enfants mineurs. Permettant à ses détenteurs de voyager librement pour des séjours allant jusqu’à trois mois dans l’espace Schengen, sans toutefois les autoriser à exercer une activité salariée. Reste toutefois qu’une telle entrée plus permissive au sein de l’Union européenne pourrait en faire tousser plus d’un …

Si le président de la fédération des propriétaires immobiliers, Stratos Paradias se réjouit d’une telle  avancée, estimant que de telles mesures devraient permettre au marché immobilier de « sortir de sa paralysie », il a toutefois appelé le gouvernement à franchir un pas supplémentaire, via la baisse de la taxe sur les transactions immobilières. Mettant en avant le fait que l’essentiel du patrimoine des citoyens grecs était constitué d’immobilier.
Selon Dimitrios Kapsimalis, de l’Union des entreprises de construction, les hausses d’impôts instaurées en vue de redresser le déficit abyssal de la Grèce ainsi que la forte baisse des revenus a conduit 12.000 PME du secteur de la construction à mettre la clé sous la porte, réduisant au chômage un demi-million de personnes.

Les experts du secteur notent quant à eux qu’après des années de prix quelque peu surévalués, le marché immobilier a perdu entre 20 et 40% les trois dernières années en Grèce.

Si le contexte économique est loin d’être favorable, les nouvelles taxes instaurées ces dernières années ont obligé bon nombre de propriétaires à se séparer de leur bien.

Désormais, près de 100.000 biens sont à vendre rien que dans les îles grecques, le rare dynamisme du marché provient d’acquéreurs étrangers cherchant à acquérir une villa secondaire.
En 2012, la baisse des prix du marché est estimée par diverses sources entre 15 et 20%, en forte baisse pour la troisième année consécutive.

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 22 avril 2013


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