Grèce : quand l’argent du pétrole permet d’acquérir les lucratifs paris hippiques, coiffant au poteau Allemagne, Israël et Usa …

Simple coïncidence ? permettez-moi d’en douter  … Alors que la presse internationale annonce à cor  et à cri la première concession faite par le nouveau gouvernement grec  à ses créanciers – BCE, FMI et UE – un petit  retour en arrière nous apprend , que dès  novembre 2012, figuraient parmi les huit candidats en lice les mieux placés  pour le rachat des 33% des parts détenus par l’Etat grec dans la lucrative société de paris sportifs  Opap ….  le consortium gréco-allemand-israélien Gauselmann AG-Playtech-Helvason Ltd ainsi  que  quatre fonds américains (BC Partners, Third Point LLC, TPG Capital, Triple Five World Group Properties).

De là à penser,  que certains pays  tels que Etats-Unis, Allemagne et Israël   – et lobbies financiers  associés – aient mis la pression sur la Grèce  ….  pour mieux en « profiter » dans tous les sens du terme … il n’y a qu’un pas  que l’on pourrait être enclin à franchir ….
En tout  état de cause, l’Agence grecque de privatisations (Taiped) a  annoncé vendredi  que la Grèce  venait  de  boucler le dossier de privatisation des droits des paris hippiques, lancée par le gouvernement précédent.  Ces derniers ont été cédés  vingt ans à une filiale de la société greco-tchèque de paris sportifs Opap pour 40,5 millions d’euros. Plus précisément, l’équivalent du PMU grec, société baptisée Odie, a été cédée à la filiale de l’OPAP, Ippodromies A.E. L’OPAP détient les droits exclusifs de gestion de 13 jeux de hasard jusqu’au mois d’octobre 2030. Le groupe a également une licence de dix ans pour l’exploitation de 50.000 terminaux de loterie par vidéo.

C’est  donc au final, l’argent  du pétrole  et des armateurs grecs  qui aura raflé la mise ….  Dimitris Melissanidis, le patron de Emma Delta, l’un des actionnaires principaux de l’Opap depuis 2013, étant connu pour ses méthodes pour le moins musclées pour arriver à ses fins.
Précisons que Dimitris Melissanidis, dit «le Tigre», est l’un des entrepreneurs les plus puissants au monde, notamment propriétaire d’Aegean Oil, une compagnie pétrolière qui fournit l’essence de la marine américaine. C’est vous dire sa neutralité dans les affaires …
En mai 2013, l’agence de privatisations HRADF avait indiqué que le fonds d’investissement gréco-tchèque Emma Delta avait déboursé 652 millions d’euros pour le rachat d’une participation de 33% dans Opap, le monopole des jeux, somme à laquelle s’ajoutaient 60 millions d’euros de dividendes.
Le montant total de 712 millions d’euros était toutefois en-deçà de la valeur boursière d’Opap. Sur la base du cours de clôture d’Opap de 7,08 euros du 22 avril 2013, jour où Emma Delta, seul candidat au rachat de la société, a soumis sa première offre de 622 millions d’euros, les 33% dans Opap valaient en effet 745 millions.

Gauselmann n’a quant à lui peut être pas dit son dernier mot, alors qu’en avril 2013, le consortium mené par Gauselmann et Playtech avait adressé une plainte au gouvernement grec, menaçant de mener une action en justice contre la vente de 33 % des parts détenus alors par l’Etat grec dans l’Opap, estimant que l’opération n’avait pas été menée de manière transparente.

En mars dernier, le gouvernement de gauche a assuré à ses créanciers qu’il tablait sur 1,5 milliard d’euros de revenus de privatisations pour 2015, contre 2,2 milliards prévus dans le budget du précédent gouvernement. Mardi, le ministre des Finances Yanis Varoufakis a tenu à rappeler quant à lui que les privatisations devaient être effectuées de la même façon qu’en Allemagne, l’Etat devant selon lui s’assurer d’un pourcentage, même minoritaire, afin de pouvoir financer dans l’avenir les caisses de sécurité sociale.

Sources : AFP, Le Figaro, Libération, Presse US, Reuters

Elisabeth Studer – 24 avril 2015 – www.leblogfinance.com


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