Grèce : vers un allègement de la dette … pour de nouvelles réformes coûte que coûte ?

Bonne ou mauvaise nouvelle pour la Grèce …. ou plutôt pour les Grecs ? Nouvelle pression exercée sur le gouvernement grec pour le faire fléchir ? Selon l’édition de samedi de l’hebdomadaire Agora, les créanciers européens d’Athènes travailleraient à l’élaboration d’un projet visant à alléger progressivement la dette de la Grèce, une « faveur » accordée en contrepartie de la mise en place de nouvelles réformes d’ici 2022.

Selon le journal, Athènes pourrait voir les taux d’intérêt qui lui sont pratiqués diminuer tandis que les maturités pourraient être allongées. Les remboursements de la Grèce pourraient par la suite être liées à l’évolution de sa croissance.

Agora précise par ailleurs que le projet a été évoqué au niveau de la Commission européenne, du fonds de sauvetage européen, de la Banque centrale européenne et des principaux pays de la zone euro.

Notons que la publication de cet article intervient alors que jeudi, le président de l’Eurogroupe, Jeroen Dijsselbloem, a mis en doute la volonté d’Athènes d’entreprendre les réformes promises en contrepartie de son sauvetage, en ce qui concerne notamment la question des retraites et celle liée à la fiscalité.

Samedi, le ministre grec des Finances, Euclide Tsakalotos, a laissé entendre quant à lui que les divergences entre l’Union européenne et le FMI sur le programme d’assistance à la Grèce minaient les efforts du gouvernement grec en vue d’un retour à la croissance. Si le Fonds Monétaire International s’est dit prêt à aider Athènes, il conditionne toutefois sa participation, qui pourrait atteindre 66 milliards d’euros, à la mise en place d’une réforme des retraites dans le pays et à un reprofilage de la dette grecque.

Le 5 février dernier, Euclide Tsakalotos a déclaré que la Grèce et ses créanciers internationaux allaient s’efforcer d’achever d’ici fin février l’examen des projets de réformes élaborés par Athènes en échange d’une aide financière internationale. Il avait alors indiqué qu’il considérait comme essentiel que les créanciers comprennent la position du gouvernement de ne pas réduire les pensions de retraite. Des propos tenus alors que la veille, plus de 50.000 personnes avaient manifesté contre la réforme des retraites dans le cadre d’une journée d’une grève générale. Avec des cortèges de quelque 40.000 manifestants à Athènes, et 14.000 à Thessalonique, selon la police, cette mobilisation est la plus massive depuis l’arrivée au pouvoir du Premier ministre Alexis Tsipras qui soutient cette réforme voulue par les créanciers UE-FMI.

Pour rappel, la Grèce s’est engagée à réduire les dépenses de son système de retraite de 1,8 milliard d’euros, soit 1% de son produit intérieur brut (PIB), en 2016. Afin de ne pas ponctionner à nouveau les retraités, lesquels ont déjà subi 11 baisses de leurs pensions depuis 2010, le gouvernement compte augmenter les cotisations sociales des employeurs et des salariés.

Sources : Reuters, AFP

Elisabeth Studer – 21 février 2016 – www.leblogfinance.com


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