Grèves : les ventes de vélos ont explosé en Île-de-France

Olivier Schneider, président de la Fédération française des usagers de la bicyclette, est formel :  » Le changement va être durable parce que le conflit a duré très longtemps et que les Franciliens ont massivement investi en deux-roues.  » Certains vendeurs de cycles, comme le réseau de distribution Cyclable (40 millions d’euros de chiffre d’affaires), ont été débordés par la demande. Boris Wahl, son dirigeant, constate  » une hausse de 87 % du chiffre d’affaires en Ile-de-France « . Et Decathlon (numéro un du secteur) a doublé ses ventes de vélos électriques en décembre dans la région. Une accélération qui intervient sur un marché du vélo électrique qui connaît depuis cinq ans une croissance de plus de 20 % en Ile-de-France, porté notamment par les aides des collectivités locales. La région mise sur un triplement d’ici à 2021. Sa présidente, Valérie Pécresse, a annoncé qu’elle doublait le parc de Véligo, ces vélos électriques de location de longue durée qui ont déjà séduit plus de 5 500 Franciliens depuis le 1er décembre.

La croissance du trafic global des vélos est elle aussi impressionnante, avec une hausse annuelle de 54 % enregistrée en septembre dernier, avant la paralysie des transports en commun. « Paris a progressivement rattrapé son retard en équipement de pistes cyclables avec l’ouverture, peu de temps avant la grève, de grands axes », note Olivier Schneider. Sur certaines de ces artères, comme le boulevard de Magenta ou la rue de Rivoli, les courbes autos- vélos se sont inversées en faveur des deux-roues pendant la grève. Selon une enquête OpinionWay menée pour Ecomob.club et Challenges.fr, 13 % des personnes impactées par les grèves ont choisi le vélo, alors qu’ils n’étaient que 7 % avant les grèves à l’utiliser quotidiennement. Surtout, près d’un tiers des personnes interrogées envisagent de prolonger son usage pour des raisons de coûts et de santé.

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