Handicap : la notion de logement « évolutif » bientôt précisée par décret (Cluzel)

L’article de la loi Elan qui passe à 10% le nombre de logements neufs accessibles aux personnes à mobilité réduite n’est pas « un retour en arrière » car tous devront désormais être « évolutifs », une notion qui sera « précisée par décret », a déclaré lundi Sophie Cluzel.

Interrogée sur le tollé suscité par un article de la loi logement, qui passe de 100% à 10% la proportion de logements accessibles dans les constructions neuves, la secrétaire d’État aux Personnes handicapées a précisé sur RTL que « les 90% restants seront évolutifs », une notion qui va être « précisée dans un décret pour rassurer les personnes handicapées ».

« Nous sommes autour de la table avec les associations pour enlever le flou. Qu’est ce que ça veut dire un appartement évolutif ? Tout simplement que des travaux pourront être faits très facilement, à moindre coût, pour le moduler, et pas à la charge des personnes pour tout ce qui ressort des logements sociaux », a-t-elle poursuivi.

Selon Mme Cluzel, les parties communes ou les toilettes resteront « totalement accessibles » et les habitants « pourront recevoir des personnes en fauteuil roulant », « on ne revient pas en arrière ».

« Les appartements pourront être modulés selon les situations des familles », a-t-elle ajouté.

Cette mesure permet d’avoir des coûts de construction « moindres » ce qui permettra de « construire plus de logements, plus vite, moins cher et avec une qualité d’usage ».

« Les associations sont tout à fait au courant, ça fait consensus cette notion d’évolutif », a affirmé la secrétaire d’État.

Malgré des critiques de la droite et de la gauche, l’Assemblée nationale a voté vendredi soir cet article, suscitant plusieurs réactions indignées de personnes handicapées, notamment sur Twitter.

Fin mars, une dizaine d’associations s’étaient inquiétées de cette disposition qui va « à l’encontre des besoins, quantitatifs et qualitatifs des personnes en situation de handicap et des personnes âgées ».

Cela équivaut à « l’introduction de quotas de logement, discriminatoires, en contradiction avec le droit des personnes à choisir librement leur lieu de vie », expliquaient-elles dans un communiqué, s’inquiétant d’une « grave régression sociale ».

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