Juppé veut 100 milliards de coupes dans les dépenses publiques

10H00. Le Sommet de l’Economie, organisé par Challenges au Palais de Tokyo s’est ouvert, jeudi 5 novembre, sur un portrait de la France peu glorieux. « L’économie française vue de l’étranger, c’est un pays surchargé de taxes où les salariés travaillent 35 heures par semaine », tacle Alexis Karklins, d’Eight Advisory. Avant d’ouvrir sur des perspectives un peu meilleures: une France leader sur les entreprises innovantes, et qui a les atouts pour devenir meilleure élève de la zone euro. 

Lire le compte-rendu de son intervention: La France pourrait passer de « médiocre » à « meilleure élève » de la zone euro

10H30.  La droite a-t-elle encore des idées ? C’est cette question un brin provocante qui sera successivement posée à François Fillon, Alain Juppé, et Nathalie Kosciusko-Morizet, en fin de journée. Pas de débat conventionnel, mais une discussion franche avec des patrons ou des starts-uppers. Fillon est le premier ténor politique des Républicains à s’exprimer. Des idées, il a manifestement décidé de prouver qu’il en a. Et bien tranchées. Puisqu’il est «convaincu qu’il y a une majorité de Français pour des changements radicaux». Au cours du débat animé par Ghislaine Ottenheimer (Challenges) et François-Xavier Pietri (TF1-LCI), il égrène ses convictions. A propos de l’Etat providence, sa certitude c’est qu’il « faut remplacer toutes les allocations existantes par une allocation sociale unique ». Face à lui, Jacques Aschenbroich (Valeo), Bruno Caron ( Groupe Norac), Karin Charbonnier (Beck Industries) et Frédérique Clavel (Paris Pionnières).

Pour la Présidentielle, il se dit partisan d’afficher la couleur sans ménagement. « Je suis devenu un adepte du choc parce qu’il y a un problème psychologique en France ».  Et quelles sont les composantes du choc? « Il faut réduire les effectifs des 3 fonctions publiques en augmentant le temps de travail », indique l’ex-Premier ministre. Et s’attaquer à la fiscalité du capital. François Fillon annonce son intention de publier  en janvier prochain des études sur ce thème pour démontrer les dégâts de la fiscalité sur l’investissement . Et de sortir l’idée d’une flat taxe à 35%. Comment parvenir à changer la donne? Jugeant qu’ «une partie de la classe politique française garde un logiciel qui date du siècle dernier »,  il souhaite que le programme soit extrêmement clair avant la présidentielle – ce qui n’est pas très nouveau, mais aussi que les grandes orientations sur certains sujets soient immédiatement reconfirmées par les Français eux-mêmes: « Il faut prolonger l’élection présidentielle par un référendum sur 3 ou 4 sujets majeurs ».  Ses atouts personnels pour l’emporter dans la bataille de la primaire de 2016 et au-delà ? « La liberté et ma philosophie de l’action me distingueront dans la compétition ».

Retrouvez l’intégralité du débat avec François Fillon en vidéo:

12H15. Salle comble pour écouter les leaders de la droite au Palais de Tokyo. C’est au tour d’Alain Juppé de faire face à un nouveau quatuor de chefs d’entreprises: Paul Hermelin (Capgemini), Jean-Luc Petithuguenin (Paprec), Eva Escandon (Groupe SMSM) et Anne-Laure Constanza (Enviedefraises). 

Avant d’attaquer les grandes lignes de sa vision de la France de l’après-2017, première distribution de claques à l’équipe Hollande: « ce qu’il y a de plus imprévisible jusqu’en 2017, c’est la politique gouvernementale », déclare Alain Juppé. Puis le maire de Bordeaux aborde les coupes à faire dans les dépenses publiques. 100 milliards de réduction qui s’appliqueraient à  l’Etat (30%), les collectivités locales (20%), les dépenses sociales (50%). L’ancien Premier ministre de Chirac  prône « une politique de non-renouvellement des départs à la retraite dans la fonction publique ». 

Mais lorsque Paul Hermelin, le patron de Cap Gemini, le lance sur cette myriade d’élus locaux qui peuplent le millefeuille territorial français, Juppé évacue: « les 600.000 élus locaux ne coûtent rien en France ».  

Réformer vite et fort, l’ex-patron  de Matignon, qui vit les Français défiler dans la rue contre sa refonte des retraites, sait bien que ce n‘est pas une tâche aisée : « C’est pas facile de réformer en France. La preuve? Je me suis planté au bout de 2 ans! »

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