Information importante pour pouvoir appréhender les différents aspects de l’échiquier énergétique mondial. Selon un rapport publié mercredi par le groupe China National Petroleum Corporation (CNPC), repris par l’agence Chine nouvelle, l’Empire du Milieu dépend de plus en plus des importations pour couvrir ses besoins en pétrole et en gaz.
Le rapport indique ainsi que les importations nettes de pétrole de la Chine se sont élevées à 284 millions de tonnes en 2012. Pékin dépend ainsi de fournisseurs étrangers pour permettre de couvrir 58% de ses besoins énergétiques. Un pourcentage en hausse de 1,5 point par rapport à 2011.
Le taux de dépendance du pays s’élève à 56,6% pour le pétrole brut et à 29% pour le gaz naturel, la Chine ayant importé en 2012 42,8 milliards de mètres cubes de gaz.
Selon les projections de la CNPC, l’Empire du Milieu devrait encore accroître sa dépendance en 2013, pour atteindre respectivement 59,4% et 32%.
En mai 2012, le ministère du Territoire et des Ressources chinois avait déclaré pour sa part que la dépendance de l’Etat chinois envers les importations de pétrole continuait d’augmenter, ce dernier estimant désormais que la situation menaçait la sécurité énergétique nationale.
Le ministère avait par ailleurs indiqué que « face à l’état de plus en plus préoccupant des réserves pétrolières chinoises et à la hausse du prix du pétrole sur le marché international, la Chine a investi d’importantes ressources humaines et matérielles pour déplacer ses forages pétroliers vers les eaux profondes ». Ajoutant que le premier projet d’exploration en eau profonde était devenu opérationnel en mer de Chine méridionale.
Face à une telle situation, CNPC, Sinopec et CNOOC, les principales sociétés étatiques chinoises du secteur mènent actuellement une politique frénétique d’achats en vue d’augmenter et de diversifier les ressources de la Chine.
Rappelons en effet que la croissance économique chinoise a progressé de 7,8% l’an en 2012, augmentant d’autant ses besoins énergétiques. Lesquels demeurent couverts à environ 70% par le charbon, la Chine étant dotée d’abondantes réserves dans le domaine.
En 2010, en vue de relever le défi de la sécurité énergétique, Pékin a annoncé la création d’une Commission nationale de l’énergie, dont la mission est de «renforcer la politique stratégique et la coordination» dans le domaine énergétique. Elle est ainsi responsable de l’élaboration «d’une stratégie nationale de l’énergie, des grandes questions relatives à la sécurité et au développement énergétiques» de la coordination globale au plan intérieur et de coopération internationale dans ce domaine.
Elément important en terme de géopolitique : l’oléoduc Chine-Kazakhstan, premier oléoduc transfrontalier de la Chine, a permis à l’Empire du Milieu d’importer 10,93 millions de tonnes de pétrole brut au cours de l’année 2011, selon les autorités de la Région autonome ouïgoure du Xinjiang.
En 2011, les importations de pétrole brut via cet oléoduc avaient progressé de 10,3%, affichant alors un taux de progression record par rapport à son entrée en opération en juillet 2006.
D’une longueur de 1 200 km, il prend son origine à Atasu au Kazakhstan pour rejoindre la société pétrolière Dushanzi, filiale de la Petrochina, via la passe d’Alataw au Xinjiang. Le volume du pétrole transporté par cet oléoduc augmente en moyenne de 20% par an, le volume total importé ayant dépassé les 40 millions de tonnes décembre 2011.
Sources : AFP, CNPC, Chine Nouvelle, Xinhua
Elisabeth STUDER – www.leblogfinance.com – 31 janvier 2013