La Cour des comptes doute de la capacité du gouvernement à maintenir le cap budgétaire

De Charydbe en Scylla pour le gouvernement Valls et le parti socialiste. Alors que la débâcle électorale aux européennes est encore sur toutes les lèvres, la Cour des Comptes s’alarme de l’état des finances publiques de la France et la capacité du gouvernement à tenir ses engagements.

Un constat qui tombe d’autant plus mal que la Commission européenne doit d’ici quelques jours rendre son verdict sur le programme français de stabilité 2014-2017.

Deux rapports rendus publics, mercredi , par la Cour des comptes et le Haut Conseil des finances publiques (HCFP), s ’inquiètent en effet de la baisse des rentrées fiscales par rapport à 2013 … conduisant à un delta de
14,6 milliards d’euros par rapport aux sommes escomptées .

De quoi fragiliser encore plus un gouvernement sur la sellette politiquement parlant. Tout en lui laissant peu de marges de manœuvres pour satisfaire Bruxelles, alors que les Français ploient déjà sur la pression fiscale et la baisse du pouvoir d’achat.

Selon les rapports, la réduction du déficit a été sensiblement plus faible que prévu en 2013, ce dernier s’élevant à 12,56 milliards d’euros durant la période. Certes, si la dépense publique n’a pas dérapé, la hausse des recettes fiscales n’atteint que la moitié des montants budgétisés.

A cet égard, la Cour des Comptes estime que les hypothèses retenues par le gouvernement en loi de finances initiale pour 2013 « ont manqué de prudence ». L’avenir ne s’annonce pas plus rose alors
que le rendement des recettes fiscales pour 2014 pourrait suivre la même tendance.

L’analyse de l’exécution budgétaire en 2013 permet d’identifier plusieurs risques financiers pour les exercices 2014 et suivants », avertit ainsi le rapport. Lequel s’interroge sur la capacité du gouvernement à respecter la trajectoire d’évolution des finances publiques votée par le Parlement.

Le Haut Conseil note pour sa part que « l’ajustement structurel » prévu en avril 2014 « reporte à 2017 l’objectif d’équilibre structurel ». L’écart de 1,5 point de PIB entre les prévisions et le budget réalisé est par ailleurs qualifié d’« important », étant bien supérieur à la limite de 0,5 point fixée par la loi. Un mécanisme de correction est donc à prévoir.

Désormais Bercy se trouve donc placé entre le marteau et l’enclume, devant à la fois rassurer Bruxelles sur ses capacités à respecter ses engagements budgétaires tout en devant faire face aux critiques de son propre camp remettant en cause le maintien de la politique économique actuelle.

Sans compter sur la grogne des électeurs chahutés entre hausse des impôts, chômage voir précarité.
Sources : AFP, Le Monde

Elisabeth Studer – www.leblogfinance.com  – 29 mai 2014

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