La France n’a « pas de problème de financement » grâce à la BCE (Trésor)

Le patron de l’Agence France Trésor Anthony Requin, a assuré mercredi devant la commission des Finances de l’Assemblée nationale que l’Etat, à ce stade, n’avait « pas de problème de financement » grâce au soutien de la BCE.

« Nous ne soulignerons jamais assez que si nous nous trouvons dans une situation assez confortable aujourd’hui c’est grâce à l’action des banques centrales et surtout de la BCE » qui « nous a permis d’éviter un choc de taux massif », a affirmé le directeur général de l’AFT, chargé de placer la dette française auprès des investisseurs, lors d’une audition.

« Nous avons connu des marchés financiers compliqués » surtout « pendant la deuxième quinzaine de mars », sans pour autant faire face à des opérations « infructueuses », mais « la situation a totalement changé début avril », grâce au déploiement des politiques monétaires, et les appels de fonds « se passent dans de bonnes conditions », selon lui.

Les besoins de financement de l’État pour 2020 ont été revus deux fois à la hausse depuis le début de la crise sanitaire, passant de 230,5 milliards d’euros dans le projet de loi de finance initiale à 324,6 milliards.

En conséquence, le programme d’emprunt a lui aussi été ajusté. L’État prévoit désormais de lever 245 milliards d’euros à moyen et long terme (entre 2 et 50 ans) sur les marchés contre 205 milliards à l’origine. A court terme, une augmentation de 36,6 milliards d’euros est prévue.

Le marché, à court terme, « fonctionne admirablement bien », avec des taux légèrement « plus élevés de 15 à 20 points de base (0,15 à 0,20 point de pourcentage) mais toujours négatifs », a affirmé M. Requin.

A moyen et long terme, « le marché digère bien » également les montants importants qui sont levés tous les quinze jours -jusqu’à 13 milliards-, « avec des taux d’intérêt à 10 ans proches de zéro », a -t-il complété en disant ne pas voir « à un horizon de plusieurs mois ou plusieurs années » de risque d’une remontée des taux sur la dette française.

Interrogé par les députés sur l’intérêt d’instaurer une dette perpétuelle, où les intérêts sont versés mais le capital jamais remboursé, il a répondu : « Même si intellectuellement l’idée est séduisante (…), je ne pense pas que nous avons un marché suffisamment profond à l’échelle des besoins de l’État pour que cela puisse être considéré comme un moyen financement pérenne ».

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