La fronde prend de l'ampleur chez les coursiers à vélo de Deliveroo

Une quarantaine de livreurs de l’entreprise de livraison de repas à domicile Deliveroo se sont rassemblés vendredi à Paris pour réclamer une augmentation du prix de leur course, a constaté une journaliste de l’AFP. La manifestation a rassemblé au total une centaine de personnes, en majorité des militants politiques et syndicaux. Elle était soutenue par la CGT et Solidaires commerce et services.

« La rue est notre usine, les forçats du bitume relèvent la tête », proclamait une banderole. A Lyon, une vingtaine de coursiers se sont rassemblés pour mener une une campagne de « sensibilisation » auprès de plusieurs restaurateurs du centre, selon leur porte-parole, Diego Guglieri. « Il y aura d’autres actions à la rentrée quand les clients de Deliveroo seront rentrés », a-t-il affirmé.

Soumis à un nouveau contrat depuis fin août 2016, la majorité des coursiers « ne sont plus payés à l’heure mais seulement à la commande, au prix de 5,75 euros à Paris et 5 euros en province, un tarif qu’ils souhaitent voir passer à 7,50 euros », avec un « minimum de deux courses par heure », a expliqué à l’AFP Jérôme Pimot, à la tête du collectif parisien qui les représente, le Clap. Il dit vouloir notamment se battre pour l’instauration d' »un minimum garanti ». Auparavant, les coursiers, au statut d’indépendants, étaient payés 7 euros de l’heure auxquels s’ajoutait une prime de 2 à 4 euros. Deliveroo a donné jusqu’à fin août à ceux qui travaillent encore à ces conditions pour changer de contrat.

8% des livreurs concernés

Dans un communiqué diffusé vendredi, la direction de Deliveroo assure que seuls « 8% » de ses « 7.500 livreurs » sont encore soumis à l’ancienne tarification. Elle dit « vouloir faire converger l’ensemble des contrats » dans un objectif d’équité et assure également que « la tarification à la course permet (…) de générer en moyenne plus de 14 euros de l’heure ».

A Bordeaux, des livreurs ont manifesté à plusieurs reprises fin juillet pour dénoncer les changements dans leur contrat de travail qui les « précarisent » davantage, selon le syndicat CGT des coursiers à vélo de la Gironde. Depuis la mise en place de la nouvelle tarification, Deliveroo a recruté massivement, notamment à Paris.

« Ce nouveau régime, auquel s’ajoute une quantité incroyable d’entreprises de délivrance de repas à domicile dans la capitale, aggrave les conditions de travail et les précarise », insiste Jérôme Pimot. « Un bon coursier réalise au mieux 2,2 courses à l’heure lorsqu’il est bien rôdé; un nouveau une seule par heure voire aucune », dit-il, dénonçant une « flexibilisation à outrance ». Selon Deliveroo, ses livreurs « collaborent en moyenne 22 heures par semaine ».

(Avec AFP)

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