La Grèce prête à “compléter” ses propositions

Alors que le contact entre Jean-Claude Juncker et Alexis Tsipras semblait rompu, le président de la Commission européenne ayant faire part publiquement de son agacement vis-à-vis de “l’intransigeance” du Premier ministre grec, Alekos Flabouraris, ministre d’Etat pour la coordination du projet gouvernemental, a déclaré que le chef du gouvernement, de retour d’un déplacement en Russie, s’entretiendrait “probablement” dans la soirée par téléphone avec Jean-Claude Juncker.

Objectif: jeter un pont entre les propositions de la Grèce et celles de ses créanciers (UE, BCE, FMI) sur les économies budgétaires et les réformes à mettre en oeuvre par Athènes pour obtenir l’un des derniers versements (7,2 milliards d’euros) de son deuxième plan de sauvetage.

Plusieurs pistes sur la table

Interrogé par la chaîne de télévision Mega, Alekos Flabouraris a évoqué plusieurs pistes pour réaliser quelques centaines de millions d’euros d’économies supplémentaires: accélérer la suppression des pré-retraites, dont la Grèce a déjà accepté le principe, et baisser le seuil de taxation des bénéfices des entreprises.

“Nous allons leur amener des mesures qui couvrent l’écart (la différence entre les estimations des créanciers et de la Grèce sur les besoins financiers du pays, NDLR), a poursuivi le ministre cité par plusieurs médias, mais vous verrez qu’ils n’accepteront pas l’assouplissement budgétaire et notre proposition sur la dette”.

Sans nouvelles propositions de réformes de la partie grecque, les ministres des Finances de la zone euro réfléchiront aux conséquences d’un défaut de la Grèce, ont déclaré vendredi des responsables européens. 

Une situation “critique”

Face à une situation qui devient “critique”, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a sommé vendredi la Grèce de vite s’entendre avec ses créanciers UE et FMI, faute de quoi elle ira “droit vers le défaut de paiement”. La Maison Blanche a également appelé à trouver d’urgence un compromis sur “un programme de réformes crédibles”.

Sans accord sur une série d’économies budgétaires, la Grèce à court d’argent risque de ne pouvoir honorer un remboursement de quelque 1,5 milliard d’euros au FMI le 30 juin, avec des conséquences difficilement appréciables.

Les épargnants inquiets 

La proximité de cette échéance semble inquiéter les épargnants qui ont fortement accéléré leurs retraits bancaires cette semaine, mais sans agitation manifeste, contraignant la BCE à relever vendredi son plafond de financement d’urgence des banques grecques (ELA) pour la deuxième fois en une semaine.

Mais Alekos Flabouraris a dit avoir confiance dans le fait que la Banque centrale européenne ne laisserait pas les institutions financières grecques faire faillite.

“La BCE ne peut pas laisser les banques s’effondrer. Elle sait que si le système bancaire grec s’effondre, il y aura un effet domino”, a dit le ministre. 

(Avec Reuters)

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