La violente charge de Piketty contre la suppression de l'ISF

Dans une chronique publiée samedi dans Le Monde, l’économiste Thomas Piketty s’en prend de manière virulente à la future suppression de l’ISF sur les valeurs mobilières, qui représente selon lui « une lourde faute morale, économique et politique ».

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Piketty tape du poing sur la table contre la suppression de l'ISF

« Cela n’a aucun sens de faire des cadeaux fiscaux aux groupes âgés et fortunés qui ont déjà beaucoup prospéré ces dernières décennies »

(AFP)

« Disons-le d’emblée: la suppression de l’impôt sur la fortune (ISF) constitue une lourde faute morale, économique et historique », attaque d’entrée de jeu la chronique de l’économiste Thomas Piketty, publiée dans Le Monde samedi 7 octobre. Selon l’auteur du Capital au XXIème siècle, « cette décision montre une profonde incompréhension des défis inégalitaires posés par la mondialisation. » 

Ainsi le remplacement de l’impôt sur la fortune par un impôt sur la fortune immobilière (IFI) qui ne taxerait plus que les biens immobiliers, représente une « décision à côté de la plaque ». « Cela n’a aucun sens de faire des cadeaux fiscaux aux groupes âgés et fortunés qui ont déjà beaucoup prospéré ces dernières décennies », juge Thomas Piketty qui rappelle au passage le coût d’une telle mesure (manque à gagner estimé à 5 milliards d’euros) qui va grever le budget de l’Etat, et représente « 40% du budget de l’enseignement supérieur ».

L’économiste ne s’arrête pas là. D’après lui, en plus d’être coûteuse, cette mesure est également incohérente avec l’objectif visé, à savoir limiter l’hémorragie fiscale. Cet « impôt sur la fortune avec un taux supérieur de 1,5 % ou 2 % − voire davantage − ne menace pas sérieusement une base fiscale qui progresse à un tel rythme ». Sur la création de l’IFI, Thomas Piketty enfonce le clou: « on reste sans voix », balaie-t-il, n’identifiant pas d’argument valable justifiant de taxer davantage les propriétaires immobiliers que les détenteurs de yachts. Le projet de budget 2018, lui, doit être examiné en commission à l’Assemblée mardi 10 et mercredi 11 octobre.

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