L’Arabie saoudite doit 3,7 millions d’euros aux hôpitaux de Paris

« Avant de partir, le roi d’Arabie saoudite pourrait payer ses factures de 3,7 millions d’euros aux Hôpitaux de Paris. Un geste de politesse! » A peine le roi Salmane ben Abdelaziz Al Saoud, dont le nom a fait coulé beaucoup d’encre après la privatisation d’une plage à proximité de sa propriété de Vallauris, a-t-il quitté la France que le tweet de l’urgentiste Patrick Pelloux a allumé une nouvelle polémique le concernant. Son pays détient une dette de 3,7 millions envers l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP). La somme, confirmée au Parisien, comprend toute l’Arabie saoudite, les particuliers, les organismes et l’ambassade à Paris.

« En France, nous n’avons pas l’habitude de réclamer. Nous sommes trop sympas avec les rois et les diplomates » regrette Patrick Pelloux dans Le Parisien. Le quotidien a par ailleurs interrogé un spécialiste des grands contrats d’armement qui explique que réclamer « implique de passer par le Quai d’Orsay. C’est prendre le risque de froisser des susceptibilités et de s’asseoir sur des accords à plusieurs milliards d’euros ».

La dette de l’Arabie saoudite ne correspond d’ailleurs qu’à une toute petite partie des impayés des pays étrangers à l’égard de l’AP-HP. Un bilan présenté début juillet chiffrait le montant total de la dette accumulée par les pays étrangers à 118,6 millions d’euros fin 2014. Parmi les pays les plus redevables, l’Algérie arrive, de loin, en tête avec 31,6 millions d’euros. Le Maroc et les Etats-Unis prennent les 2e et 3e places avec respectivement 11 et 5,7 millions de dette.

La prise en charge de patients étrangers pourrait pourtant être source de revenus: depuis 2013, les patients résidant à l’étranger (hors urgences, aide médicale d’état, interventions humanitaires et accords internationaux avec les caisses de sécurité sociale des pays d’origine) payent 30% de plus auprès de l’AP-HP. Une surfacturation qui lui a rapporté 10 millions d’euros en 2014. A partir de septembre, les patients ou organismes étrangers devraient même payer d’avance, à l’exception de certains organisme ou des patients accueillis en urgence.