Pierre Larrouturou, candidat sur la liste PS-Place publique aux européennes, souhaite que les sociaux-démocrates engagent un « bras de fer » avec le futur président de la commission européenne, afin qu’il reprenne à son compte plusieurs engagements, sur le climat et la régulation bancaire notamment.
« Oui il faut un bras de fer (…) Je préfère que ce soit le bazar pendant trois ou quatre mois au niveau européen, que le siège de Jean-Claude Juncker soit vide pendant quelques semaines ou quelques mois, plutôt que de donner le feu vert à quelqu’un qui continuerait les mêmes politiques », a déclaré M. Larrouturou, au cours d’un débat à Sciences-Po avec d’autres candidats.
Le fondateur de Nouvelle Donne souhaite un « engagement écrit » du successeur de M. Juncker sur trois points : la séparation des banques de dépôt et des banques d’affaire –un serpent de mer depuis la crise financière de 2007/2008–; un « bouclier emploi » consistant à encourager la réduction du temps de travail dans les entreprises en difficulté plutôt que les licenciements; un traité européen pour le climat.
Promoteur du « Pacte finance-climat », M. Larrouturou souhaite la création d’une « banque pour le climat » et la mise en place d’un budget de 100 milliards d’euros par an pour financer la transition énergétique, financé grâce à un impôt européen sur les bénéfices des sociétés.
Cinquième sur la liste PS-Place publique, M. Larrouturou siégera au sein du groupe social-démocrate (S&D) s’il est élu, a-t-il rappelé.
Interrogé par l’AFP sur le nom de celui ou celle qui pourrait remplacer M. Juncker, et sur le périmètre de la coalition qui pourrait le soutenir, M. Larrouturou ne s’est pas prononcé.
Il a reconnu devoir d’abord convaincre les sociaux-démocrates, alors que le Parti socialiste européen (PSE) a désigné comme « Spitzenkandidat » (candidat à la présidence de la commission) le Néerlandais Frans Timmermans, dont les orientations sont plus libérales.
