Le cours de l’or dopé par la BCE

Le cours de l’or aura encore progressé cette semaine, atteignant même des plus hauts inégalés depuis treize mois. Une situation due principalement aux déclarations faites jeudi par Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne (BCE) et l’affaiblissement du dollar qui en a découlé.

Alors qu’en milieu de semaine, les prix ont connu un petit accès de faiblesse, les marchés spéculant sur les mesures supplémentaires d’assouplissement monétaire avant la réunion de la BCE, ils se sont au final repris à la faveur des propos énoncés par Mario Draghi.

Ce dernier a ainsi indiqué que le taux de refinancement passait de 0,05% à 0%. Ce qui signifie en clair que les banques pourront emprunter gratuitement de l’argent à la Banque centrale européenne. Le taux de dépôt, déjà négatif, passera quant à lui à -0,4%, contre -0,3% précédemment. Rappelons qu’il détermine le prix payé par les banques pour pouvoir déposer leur argent auprès de la BCE. Le taux de prêt marginal est pour sa part ramené à -0,25%. Il correspond au prix qu’une banque doit payer à la Banque centrale européenne pour un emprunt au jour le jour.

Si dans un premier temps, l’euro a été plombé par l’annonce de ces nouvelles mesures de soutien à l’économie européenne, il s’est toutefois repris face au dollar dès que le président de la Banque Centrale Européenne a laissé entendre que la baisse des taux ne devrait pas forcément perdurer dans l’immédiat. Les investisseurs commencent en effet à douter de l’efficacité de la politique monétaire de la BCE et s’avèrent même de plus en plus inquiets quant à l’épuisement des solutions. Les propos de Mario Draghi, déclarant « je ne pense pas que les taux iront plus bas »  sont loin de les avoir rassuré. Le dollar s’est alors enfoncé à des plus bas plus observés depuis mi-février face à la monnaie unique européenne.

Or, toute dépréciation de la monnaie américaine rend moins onéreux les achats d’or, libellés en dollar, pour les investisseurs munis d’autres devises, phénomène de nature à soutenir le cours de l’or. Lequel bénéficie de surcroît de son statut de valeur refuge, amplifié par la situation.

Certains analystes estiment par ailleurs que la tension créée par la tentative de la Banque centrale européenne de dévaluer l’euro, laquelle s’est montrée au final infructueuse a renouvelé une vague d’aversion au risque, dotant le prix du précieux métal.

L’once d’or aura ainsi atteint vendredi 1.285,18 dollars, ce qui correspond à un sommet en treize mois. Certains experts considèrent que le cours pourrait atteindre très prochainement les 1.300 dollars, un niveau qu’il n’a plus atteint depuis janvier 2015. Ils notent en effet que l’environnement monétaire actuel – l’adoption par certaines grandes banques centrales de taux d’intérêt négatifs – contribue à faire de l’or un actif particulièrement performant.

Au final, sur le London Bullion Market, l’once d’or aura terminé à 1.264,75 dollars vendredi au fixing du soir, contre 1.277,50 dollars en fin de semaine dernière.

Sources : AFP, LBM

Elisabeth Studer – 13 mars 2016 – www.leblogfinance.com


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