Le cours du pétrole plombé par la demande de l’Irak de maintenir sa production

Le cours du pétrole affichait une tendance baissière lundi en fin d’échanges européens, les marchés réagissant aux propos du ministre du pétrole irakien demandant à être exempté d’un gel de production.

Vers 16H05 GMT, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en décembre valait ainsi 51,12 dollars sur l’Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, perdant 66 cents par rapport à la clôture de vendredi. Parallèlement, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de « light sweet crude » (WTI) pour la même échéance perdait 72 cents à 50,13 dollars.

L’Irak, deuxième plus important producteur de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), a demandé dimanche à être dispensé de participer aux baisses de production que le cartel promet depuis quelques semaines, arguant de sa lutte contre l’Etat Islamique.

« Nous menons une guerre difficile », a affirmé le ministre irakien du pétrole Jabbar Ali al-Louaïbi devant des journalistes à Bagdad, demandant à bénéficier de la même exemption que le Nigeria et la Libye. Annonçant parallèlement que l’Irak avait dépassé le seuil de 4,7 millions de barils par jour, les exportations de la région kurde y compris, lesquelles ont atteint à 577.000 b/j. Il a par ailleurs ajouté que les champs pétrolifères situés au sud et au centre du pays produisaient 4.228 millions de barils par jour. « L’Irak tente d’obtenir toute sa part perdue au cours des sanctions économiques de 1990 « , a-t-il par ailleurs déclaré, laissant ainsi peu de chance à une baisse de production irakienne.

Pour rappel, le 28 septembre dernier à Alger, l’Opep a annoncé avoir trouvé un accord pour limiter sa production, tentant ainsi de faire face à une demande supérieure à l’offre, phénomène aboutissant à la chute du prix du baril … et de la manne pétrolière.
Selon cet accord de principe, la production du cartel est censée revenir entre 32,5 et 33,0 millions de barils par jour (bpj). Reste qu’en septembre, l’Opep a pompé en moyenne 33,39 millions de bpj, soit sa production la plus élevée enregistrée depuis au moins 2008.

Mais, pour que l’accord ait une chance de se concrétiser dans un tel contexte, il semble de plus en plus clair que l’Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et le Koweït devront assumer la majorité des restrictions de production. Décisions difficiles à prendre pour ces pays fortement dépendant des revenus pétroliers.

Optimistes, les marchés ne semblent toutefois pas à l’heure actuelle avoir complètement écarté la possibilité d’un accord, le cours du pétrole demeurant au dessus de la limite symbolique des 50 dollars le baril, même s’il a tout de même perdu 6 dollars depuis la réunion des pays producteurs qui s’est déroulée à Alger fin septembre.Les ministres de l’Opep ont jusqu’à la réunion officielle du cartel, fin novembre à Vienne, pour finaliser l’accord. Ils devraient se retrouver fin octobre pour une réunion de travail.

Dimanche, le ministre saoudien de l’Energie Khalid al-Falih a reçu ses homologues russe et qatari et fait état d’un « rapprochement des points de vue » avec Moscou sur la nécessité de stabiliser le marché pétrolier. « L’Arabie saoudite a commencé à jouer un rôle important de coordination entre la Russie (..) et l’Opep, en particulier les pays du Golfe », a déclaré Falih lors d’une conférence de presse commune à Ryad. « Nous sommes parvenus aujourd’hui, grâce à notre réunion, à une notion commune de ce qu’on peut espérer atteindre en novembre », a-t-il ajouté.

Sources : AFP, Reuters, iraqtradelinknews

Elisabeth Studer – 24 octobre 2016 – www.leblogfinance.com

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