Le fin du gaz Russe en Europe rebat les cartes en Méditerranée

Mise en pratique, la menace de Vladimir Poutine de couper le robinet de gaz va impacter plusieurs pays Méditerranéens.

En Europe du sud tout d’abord. La Serbie importe 88% de son gaz de Russie, la Slovénie 79%, la Grèce 40% , l’Italie 33%. Au cours d’une réunion extraordinaire tenue le 30 mars, le gouvernement Grec a réfléchit à des solutions de remplacement. Pour être en mesure d’importer du GNL (gaz naturel liquéfié) du Qatar, d’Égypte, des États-Unis ou d’Algérie, la Grèce envisage de doter son port d’Athènes d’un terminal méthanier flottant. Elle a également demandé à l’Italie de stoker une partie de son gaz dans ses dépôts souterrains afin de constituer des réserves avant l’hiver. Enfin, en dernier recours, la Grèce pourrait relancer sa production de charbon et remettre en service des centrales électriques fonctionnant avec ce minerai.

L’Italie, fortement dépendante du gaz dans son mix énergétique, serait également sur le point d’acheter deux terminaux méthaniers flottants.

La France, dont la dépendance au gaz russe est moindre, devrait se doter d’un quatrième terminal méthanier, probablement au Havre.

L’Espagne achète peu de gaz russe, préférant celui d’Algérie, plus proche, acheminé par le gazoduc Medgaz.

Sur la rive sud de la Méditerranée, deux pays possédant d’importantes réserves de gaz, l’Égypte et surtout l’Algérie, devraient bénéficier de cette crise. Tous deux pourront vendre plus de gaz et plus cher.

Pour l’Algérie, troisième fournisseur de gaz de l’Europe (Espagne, Italie essentiellement), il suffira d’ouvrir un peu plus le robinet de ses deux gazoducs transméditerranéens, actuellement pas exploités au maximum de leurs capacités. Le chiffre de 10 milliards de m3 supplémentaires par an semble réalisable. En cas de besoin, le GNL offrirait une solution de complément.

13eme productrice mondiale, l’Égypte n’exporte du gaz de manière significative que depuis 2020. Elle possède deux usines de transformation de gaz en GNL. En 2021, elle en a vendu 5 millions de tonnes et pourrait doubler ce chiffre en 2022. 31% sont exportés vers l’Italie, la France et l’Espagne.

Pour mémoire, la Russie exporte annuellement vers l’Europe environ 150 milliards de m3 de gaz.