Le FMA prévoit une hausse des taux d’inflation dans les pays arabes

Dans son rapport sur les « Perspectives économiques arabes », publié le 19 avril 2022, le Fonds monétaire arabe (FMA)* alerte sur une hausse de l’inflation pour l’année 2022 et les augmentations sur le prix des matières premières agricoles, des produits industriels et de l’énergie. Cette seizième édition dévoile que le taux d’inflation moyen se situera à environ 7,5% en 2022 dans les pays arabes alors qu’il n’était que de 5,7% en 2021. Une amélioration est cependant attendue en 2023 avec une prévision de 7%.

Selon le FMA, les ingrédients responsables de ces niveaux d’inflation élevés sont l’augmentation des niveaux de la demande globale, les défis auxquels sont confrontés les chaînes d’approvisionnement mondiales, la hausse du prix des produits agricoles, industriels et énergétiques, ainsi que la dépréciation de certaines monnaies arabes par rapport aux principales devises.

Le rapport prévoit une croissance de 5% du PIB en 2022, grâce à l’augmentation de la production des hydrocarbures (+40% pour le pétrole au premier trimestre 2022 et +112% pour le gaz sur une base annuelle) et de ses prix sur les marchés internationaux. Dans les seuls pays producteurs, la hausse atteindra les 5,8% en 2022 (contre 3,1% en 2021) avant de se rétracter à 3,6% en 2023. Cette manne permettra de dégager, pour la première fois depuis 2014, un excédent du budget public du Conseil de Coopération du Golfe (CCG) regroupant six monarchies arabes et musulmanes du golfe persique**. Avec pour conséquence, un déficit du budget public en diminution dans l’ensemble des pays arabes à 2,4% du PIB en 2022 (4,6% en 2021).

396 mrds$ de mesures de relance

Les autres pays arabes exportateurs de pétrole devraient bénéficier des augmentations prévues des quantités de production de pétrole dans le cadre de l’accord « OPEP+ » et de la hausse des prix mondiaux du pétrole et du gaz, ce qui portera le taux de croissance de ce groupe à 4,6% en 2022, contre 3,3% en 2021, tandis que le taux de croissance devrait baisser à 3,9% en 2023 « en raison des conditions internes qui influent sur la croissance et des défis auxquels ce groupe de pays est confronté en termes de soutien des environnements commerciaux et d’augmentation de son attractivité », indique le rapport.

Les États importateurs d’hydrocarbures connaîtront un rythme de croissance plus modéré, à 3,7%, contre 2,5% en 2021. Mais le FMA anticipe une amélioration progressive des pressions sur les budgets publics et les balances des paiements grâce à la baisse attendue des produits de base en 2023. Et vise donc une croissance susceptible d’atteindre les 5% pour ces pays l’an prochain.

Les mesures de relance destinées à soutenir la reprise économique – 396 mrds$ en cumulé dans les pays arabes au cours de la période 2020-2022 – vont également participer à cette progression globale dans les douze États concernés. Elle sera cependant plus réduite en 2023 (4%), « en raison de la baisse de la demande mondiale, du retrait progressif des mesures de relance et de la chute prévue des prix des produits de base », précise l’étude.

L’excédent de la balance courante des pays arabes en tant que groupe augmentera en 2022 pour se situer à environ 186,6 mrds$ , soit une progression de 44,1%, pour atteindre environ 6,4 % du PIB des pays arabes. En 2023, cet excédent devrait diminuer à 149,6 mrds$ pour représenter environ 4,9 % du PIB.

 

* Fondé en 1976 et opérationnel depuis 1977, le Fonds monétaire arabe compte vingt-deux membres : Algérie, Arabie saoudite, Bahreïn, Comores, Djibouti, Égypte, Émirats arabes unis, Irak, Jordanie, Koweït, Liban, Libye, Maroc, Mauritanie, Oman, Palestine, Qatar, Somalie, Soudan, Syrie, Tunisie, Yémen.

** Créé en 1981, le Conseil de coopération du Golfe réunit l’Arabie saoudite, Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Koweït, Oman et le Qatar. En 2011, le CCG avait proposé au Maroc et à la Jordanie de le rejoindre, avant de finalement retirer son offre.