Le plus grand dirigeable du monde au service des forêts françaises

Ce sera le plus grand dirigeable du monde et il sera Français. Le LCA60T est un dirigeable qui se veut être une solution alternative aux transports de charges lourdes. Imaginée et conçut par les Français, Flying Whales et Assystem Technologies, cet appareil volant va permettre notamment de développer la filière bois en France. Le premier vol de LCA60T aura lieu en 2021. Ce projet est soutenu par Bpifrance qui a investit 25 millions d’euros le 14 mars.Long de 150 mètres – soit deux A380 -, haut de cinquante mètres – l’égal d’un immeuble de douze étages -, son immensité ne fait pourtant pas de ce dirigeable un géant inutile. Son atout indéniable ? Sa capacité de marchandises en soute pouvant accueillir jusqu’à 60 tonnes. 

Plus de 150 dirigeables fabriqués d’ici 2032

Deux premières lignes d’assemblages produiront l’appareil dès 2020. Elles seront localisées en France, mais aussi en Chine. « C’est un accord avec notre partenaire chinois (China aviation industry general aircraft) qui soutient le projet, indique Michèle Renaud, mais aussi car il y a un grand marché du bois en Chine. » Durant les dix premières années d’exploitation, 150 dirigeables seront construits en 2032, à un rythme de dix appareils chaque année. À l’image des compagnies aériennes, Flying Whales assurera la conduite de ses dirigeables sur l’ensemble des pays où elle sera sollicitée. 

Toutefois, l’entreprise française permet d’autres solutions de transports que pour les rondins de bois. « Nous pouvons aussi acheminer des pales d’éoliennes qui sont assez lourdes et longues pour un transport plus classique », ajoute la directrice des ventes/marketing et opérations de Flying Whales. Concernant le développement et les projets futurs de l’entreprise, elle souhaite se concentrer à « réduire son empreinte carbone » en utilisant de plus en plus d’énergies renouvelables à l’image du « solaire qui est une idée », acquiesce Michèle Renaud. 

Lancé en 2013, le projet est parti d’une rencontre entre le fondateur de Flying Whales, Sébastien Bougon et l’Office national des forêts (ONF). Cette dernière a vu là « une opportunité pour le débardage des bois de zones difficilement accessibles », assure l’ONF. « Le bois c’est notre premier marché qui justifie à lui seul notre projet. Il y a un potentiel énorme de la filière en France qui est sous-exploité. Notamment à cause de sites qui sont difficiles d’accès : situés dans des montagnes par exemple », explique Michèle Renaud, directrice des ventes/marketing et opérations de Flying Whales. 

L’ONF s’implique depuis sept ans dans le projet de Flying Whales. Grâce aux « baleines volantes » de l’entreprise française, un million de m3 de ressources de bois sera rendu accessible sur cinq ans. Un apport non négligeable sur l’ensemble du parc forestier géré par l’Office national des forêts. Ce dernier est estimé à onze millions d’hectares en 2016. Flying Whales permettrait d’exploiter essentiellement des zones difficiles d’accès pour récupérer du bois : les massifs alpins et pyrénéens. L’ONF a déjà effectué quelques repérages concernant l’exploitation : « Une dizaine de sites ont été répertoriés sur les Alpes. »

Un dirigeable « environnement-friendly »

C’est l’argument phare de Flying Whales concernant son projet : environnement-friendly. Ce dirigeable est  » respectueux de l’environnement  » pour plusieurs raisons selon l’entreprise. D’une part, sa solution permet « d’éviter de prendre des routes trop compliquées ou d’en construire pour extraire du bois », assure Michèle Renaud. Comment cela est possible ? Grâce aux treuils disposés sur l’engin volant. Capable de rester sur une zone en vol stationnaire, Il permet l’extraction des rondins plus facilement en vol et de limiter l’impact sur la nature contrairement à un débardage ordinaire. 

Capable de voler sur de longues distances (plus de 1 000 km), ce qui lui permet de tenir aussi longtemps vient de son énergie principalement non polluante. Le dirigeable fonctionne essentiellement grâce à l’hélium qui lui permet de consommer moins de carburants. « Ramené à la charge transportée, on consomme 20 à 30 % de carburant en moins qu’un hélicoptère pour ce genre de travail. D’autant plus que les hélicoptères ont atteint une limite technique », estime la directrice des ventes/marketing et opérations de Flying Whales. 

Toutefois, l’entreprise française permet d’autres solutions de transports que pour les rondins de bois. « Nous pouvons aussi acheminer des pales d’éoliennes qui sont assez lourdes et longues pour un transport plus classique », ajoute la directrice des ventes/marketing et opérations de Flying Whales.

Concernant le développement et les projets futurs de l’entreprise, elle souhaite se concentrer à « réduire son empreinte carbone » en utilisant de plus en plus d’énergies renouvelables à l’image du « solaire qui est une idée », acquiesce Michèle Renaud. 

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